La dénomination commune internationale (DCI) des médicaments, élaborée par l’Organisation mondiale de la santé, constitue le vrai nom des médicaments, un langage universel et indépendant, pour le bon usage des médicaments. Utiliser la DCI d’un médicament recentre l’attention des soignants sur ses propriétés thérapeutiques et diminue les risques de confusion en particulier pour les patients.
Selon la Fédération nationale de la mutualité française (FNMF), mi-2010, seulement 12,4 % des médicaments étaient prescrits en France en DCI : 13,7 % chez les médecins généralistes et 5,2 % chez les médecins spécialistes.
Rendre usuelle la pratique de la DCI par les professionnels de santé demande des efforts de tous les acteurs, à commencer par les enseignants en formation initiale, en particulier à l’hôpital, et par les pouvoirs publics et les assureurs maladie chargés de diffuser l’information officielle sur le médicament.
La formation initiale, qui se fait encore souvent en noms commerciaux plutôt qu’en DCI, n’incite pas assez à prescrire en DCI : dans une enquête réalisée en 2006 auprès d’abonnés à Prescrire, 33 % des étudiants en médecine et en pharmacie recevaient leur formation théorique majoritairement en DCI, mais seulement 28 % lors de leurs stages en ambulatoire et 2,6 % au cours de leurs stages hospitaliers.
Des progrès restent à faire pour que la prescription en DCI devienne la règle dans l’intérêt des patients : penser DCI, c’est penser d’abord composition du médicament ; c’est mieux mémoriser les classes thérapeutiques ; c’est se concentrer sur le médicament de choix pour le patient.
Un acte qui devrait devenir une bonne pratique pour tous les médicaments, génériques ou non !
©Prescrire 1er avril 2011
"Prescrire en DCI : une bonne pratique minoritaire en France" Rev Prescrire 2011 ; 31 (330) : 306. (pdf, réservé aux abonnés)