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Insuffisance cardiaque : bêtabloquants plutôt qu'ivabradine

Chez les patients ayant une insuffisance cardiaque, le traitement repose sur un inhibiteur de l’enzyme de conversion, un diurétique et un bêtabloquant.

Le traitement médicamenteux de premier choix de l’insuffisance cardiaque fait d'abord appel à un inhibiteur de l’enzyme de conversion (IEC) associé à un diurétique. L'ajout d'un bêtabloquant réduit la mortalité.

L’ivabradine (Procoralan°), présente une balance bénéfices-risques défavorable dans l’angor stable, en raison de ses effets indésirables cardiaques et visuels. De nouveaux essais cliniques montrent que l’ivabradine n’a pas non plus sa place dans la prise en charge de l’insuffisance cardiaque.

Dans un essai mené chez environ 6 500 patients insuffisants cardiaques, l’ivabradine n’a pas diminué la mortalité globale, ni la mortalité cardiovasculaire. L'ivabradine a semblé diminuer les hospitalisations pour insuffisance cardiaque, mais cet avantage disparaît chez les patients recevant au moins ne serait-ce que 50 % de la dose maximale recommandée de bêtabloquant.

Dans un autre essai mené chez environ 11 000 patients, l’ivabradine  n’a eu aucune efficacité clinique tangible, même chez les patients ne prenant pas de bêtabloquants. L’ensemble de ces essais confirment les effets indésirables déjà connus de l’ivabradine, notamment des troubles du rythme cardiaque et des troubles visuels, à l’origine  de nombreux arrêts de traitements.

En pratique, chez les patients en insuffisance cardiaque, l’ajout d’un bêtabloquant à dose optimale réduit la mortalité globale, ce qui n’est pas le cas de l’ivabradine.

©Prescrire 1er mars 2011

"Insuffisance cardiaque : ivabradine pas mieux qu’un traitement bêtabloquant optimisé" Rev Prescrire 2011 ; 31 (329) : 209-210. (pdf, réservé aux abonnés)