Le traitement des enfants dont le comportement dit "hyperactif" a des conséquences sociales, scolaires et familiales préoccupantes, passe d'abord par une prise en charge comportementale et/ou psychothérapeutique. Quand celle-ci est insuffisante, un traitement par méthylphénidate est parfois proposé, mais son efficacité est modeste et il a des effets indésirables.
Le méthylphénidate est un médicament psychostimulant de la famille des amphétamines. Dès les années 1970, un retentissement sur l'évolution de la taille et du poids des enfants traités a été évoqué, vraisemblablement lié à son effet de diminution de l'appétit, qui augmente avec la dose. En 2010, diverses données confirment le retard de croissance de l'ordre de 1 cm à 1,5 cm par an, en particulier la première année de traitement. Après un arrêt ponctuel ou durable du traitement, un rattrapage de la croissance est en général constaté dans un délai de 2 ans. D'autres traitements proposés en alternative au méthylphénidate exposent aussi à un retard de croissance.
Le méthylphénidate n'est qu'un recours pour certains enfants dits "hyperactifs". Le renouvellement de la prescription est l'occasion d'un examen clinique avec suivi des mensurations de l'enfant. Son arrêt ou la diminution des posologies est à envisager en cas de retard de croissance trop important.
©Prescrire 1er février 2011
"Méthylphénidate : retards de croissance staturo-pondérale" Rev Prescrire 2011 ; 31 (328) : 108-109. (pdf, réservé aux abonnés)