Le traitement de première ligne de l’asthme persistant (a) est un corticoïde inhalé à posologie adaptée selon la sévérité. Les effets indésirables de la corticothérapie inhalée motivent la recherche d’une posologie minimale suffisante et une réduction thérapeutique par palier lorsque l’asthme est maîtrisé.
En cas de contrôle insuffisant de l’asthme avec de faibles doses d’un corticoïde inhalé, la régularité et la fréquence des prises, les erreurs techniques d’inhalation, une exposition à des facteurs favorisants sont les premiers éléments à analyser avec les patients.
La place de l'ajout d'un bêta-2 stimulant de longue durée d’action est limitée au contrôle des symptômes nocturnes lorsque ceux-ci ne sont pas calmés par la corticothérapie inhalée.
Chez les patients atteints d’asthme allergique sévère, insuffisamment soulagés par les corticoïdes, les données disponibles en 2010 ne sont toujours pas en faveur de l’ajout de l’omalizumab (Xolair°), un anticorps anti-IgE par voie injectable, dont la balance bénéfices-risques est de plus en plus défavorable.
Son bénéfice est modeste, de l’ordre d’environ une consultation en urgence évitée chez un patient traité durant 2,5 ans environ.
Le suivi après mise sur le marché a confirmé l’augmentation des effets indésirables infectieux ainsi que les réactions d’hypersensibilité avec parfois une réaction anaphylactique plusieurs jours après l’injection d’omalizumab. L’augmentation du risque de cancer n’est pas écartée. Le profil d’effets indésirables connu de l’omalizumab comporte aussi des effets indésirables cardiaques graves et des thrombopénies (chutes du taux des plaquettes sanguines, impliquées dans la coagulation) sévères.
Mieux vaut s'en passer et s'efforcer d'adapter minutieusement la posologie de corticoïde inhalé, de vérifier que le dispositif d’inhalation utilisé est le plus adapté au patient, et en cas d’inefficacité temporaire recourir, faute de mieux, à une corticothérapie par voie orale pendant quelques jours.
©Prescrire 1er février 2011
Note :
a- L’asthme est défini comme persistant lorsque les symptômes apparaissent plus de 2 fois par semaine, retentissant sur les activités courantes, ou en cas de symptômes nocturnes plus de 2 fois par mois ; ainsi que des critères ventilatoires dégradés par rapport à un asthme intermittent.
Références principales Prescrire :
Omalizumab chez les enfants - Xolair°. Une balance bénéfices-risques défavorable dans l'asthme persistant sévère
Rev Prescrire 2010 ; 30 (324) : 730
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Omalizumab - Xolair°. Avec plus de recul dans l'asthme persistant sévère : surtout de nouveaux effets indésirables
Rev Prescrire 2010 ; 30 (324) : 731
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Omalizumab : effets indésirables cardiaques
Rev Prescrire 2009 ; 29 (313) : 826
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Omalizumab : chocs anaphylactiques
Rev Prescrire 2007 ; 27 (288) : 750
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Traitement de l'asthme au long cours - Première partie - Souvent un corticoïde inhalé
Rev Prescrire 2007 ; 27 (284) : 436-441
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Omalizumab - Xolair°. Asthme : trop d'inconnues pour un anti-IgE
Rev Prescrire 2007 ; 27 (282) : 245-248
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