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Prévention primaire cardiovasculaire : pas d'aspirine en l'absence de facteurs de risque

L'aspirine a une place très limitée en prévention cardiovasculaire primaire. Une alimentation proche du régime dit "méditerranéen", l’arrêt du tabac, le traitement des facteurs de risque (hypertension et hypercholestérolémie) sont de meilleures mesures préventives.

La synthèse des essais cliniques disponibles montrent que, chez les patients sans antécédent cardiovasculaire, l’aspirine n’est pas favorable en prévention d’un premier accident thrombotique : elle diminue peu ce risque, au prix d'un risque hémorragique accru.

L’aspirine diminue probablement faiblement la fréquence des accidents vasculaires cérébraux chez les femmes et des infarctus du myocarde chez les hommes, mais au prix d’un surcroît d’hémorragies. Chez les personnes âgées de plus de 65 ans, l’aspirine augmente le risque d’hémorragie cérébrale déjà accru par l’âge, sans avantage en termes de mortalité. Chez les adultes hypertendus, diabétiques ou fumeurs, sans antécédent cardiovasculaire, il n'est pas démontré que l’aspirine réduise ni la mortalité globale, ni la mortalité cardiovasculaire.

Plus le risque cardiovasculaire augmente, plus le bénéfice de l’aspirine en termes de prévention des accidents thrombotiques graves s’accroît, mais le risque hémorragique aussi. La décision est à partager avec le patient.

La prévention d’un premier accident cardiovasculaire repose avant tout sur une alimentation de type régime "méditerranéen", et, éventuellement, l’arrêt du tabac et le traitement spécifique de facteurs de risques cardiovasculaires (hypertension artérielle, hypercholestérolémie).

©Prescrire 1er juillet 2010

"Aspirine et prévention d’un premier accident cardiovasculaire" Rev Prescrire 2010 ; 30 (321) : 523-526. (pdf, réservé aux abonnés)