La ménopause s’accompagne parfois de symptômes liés à la carence estrogénique. Diverses mesures non médicamenteuses permettent de les soulager, au moins en partie.
Quand un traitement médicamenteux est jugé nécessaire, le traitement de référence est une association estroprogestative. D’autres traitements sont commercialisés dans cette indication, dont la tibolone (Livial°), une hormone stéroïdienne de synthèse. D’évaluation clinique beaucoup plus limitée que celle de certaines associations estroprogestatives, la tibolone n’a pas d’avantage prouvé en termes d’efficacité.
Dans son numéro de juin, Prescrire rappelle qu’un essai réalisé chez 16 000 femmes ménopausées avait mis en évidence en 2004 un excès de 8 cancers du sein pour 10 000 femmes traitées avec une association estroprogestative par rapport au placebo. Depuis, une nouvelle étude britannique a montré que le risque de diagnostic de cancer du sein a paru multiplié par 1,5 environ chez les femmes traitées par la tibolone.
Un essai versus placebo a montré que les femmes ayant subi une intervention pour cancer du sein et qui étaient traitées par tibolone avaient davantage de récidives de cancer du sein que les femmes traitées par placebo.
Un autre essai dans lequel la tibolone a été utilisée à demi-dose a été interrompu en raison d’une augmentation du risque d’accidents vasculaires cérébraux dans le groupe tibolone.
L’ensemble de ces données confirme la balance bénéfices-risques défavorable de la tibolone, soulignée depuis plusieurs années par Prescrire.
©Prescrire 15 juin 2010
"Tibolone et cancer du sein" Rev Prescrire 2010 ; 30 (320) : 432. (pdf, réservé aux abonnés)
