Dans son numéro de juillet, Prescrire dresse un bilan de quatre années d'évaluation du respect par l'agence européenne du médicament (EMEA) de ses obligations de transparence.
De 2005 à 2008, Prescrire a envoyé 81 demandes de documentation ou d'information complémentaire à l'EMEA.
Au total, les demandes de Prescrire à l'EMEA ont permis d'accélérer l'accès public à de nombreux documents (rapports publics d'évaluation des médicaments) ou à leur révision sur le site internet de l'agence, ou d'en faire corriger des anomalies. Elles ont donné accès à des informations de pharmacovigilance jusqu'alors non rendues publiques. Elles ont mis l'EMEA face à ses obligations de transparence en matière de déclaration de conflits d'intérêts des experts de ses comités.
Les demandes à l'EMEA ont surtout montré ses réticences à fournir des informations complètes, sa lenteur à répondre, son refus de transmettre des données cliniques de rapports d'agences nationales et de tout document des firmes pharmaceutiques, tels que les rapports périodiques de pharmacovigilance.
L'EMEA censure certaines parties importantes de documents comportant des informations d'intérêt scientifique. Prescrire publie ainsi le fac-similé d'un document sur les effets indésirables du rimonabant (ex-Acomplia°), dont l'EMEA a noirci 65 pages sur 68, pour protéger les intérêts commerciaux de la firme (accessible aussi sur www.prescrire.org).
©Prescrire 1er juillet 2009
LIBRE "Agence européenne du médicament et obligations de transparence : 4 ans d'évaluation par Prescrire
" Rev Prescrire 2009 ; 29 (309) : 534-540. Télécharger (pdf, 243 Ko).