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Médicaments de deuxième ligne : non aux demi-évaluations

Il n'est pas acceptable que les médicaments destinés à des traitements de deuxième ligne soient encore moins bien évalués que les médicaments de première ligne.

Souvent, un traitement s'avère insuffisant, ou entraîne trop d'effets indésirables, en cancérologie notamment. Le médecin est alors conduit à choisir une alternative, dite de "deuxième ligne". Dans son numéro de mai, la revue Prescrire déplore que les données disponibles à partir d'essais cliniques pour ces médicaments soient souvent encore plus maigres qu'en "première ligne".
La revue regrette ainsi l'autorisation de mise sur le marché (AMM) d'un médicament en deuxième ligne dans les cancers du rein (sunitinib, Sutent°), sur la base de résultats parcellaires (essai non comparatif, jugement d'efficacité centré sur la tumeur et non sur l'état de santé du patient).
La revue constate qu'il est pourtant possible de faire autrement et mieux, puisque le sorafénib (Nevaxar°) a été autorisé dans la même indication, mais sur la base d'un essai clinique beaucoup plus probant (essai comparatif contre placebo, et en double aveugle).
Les patients en situation de se voir proposer un traitement de deuxième ligne ne sont pas des patients de seconde zone. Des autorités de santé soucieuses de faire passer la santé avant le commerce doivent exiger pour ces patients des évaluations comparatives aussi pragmatiques que solides, et non laisser des firmes utiliser les indications en deuxième ligne comme de simples marchepieds pour accéder au marché le plus vite possible.

©Prescrire 1er mai 2007

LIBRE "Le mot de Gaspard : Deuxième ligne" Rev Prescrire 2007 ; 27 (283) : 324. Télécharger (pdf, 118 Ko).