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Santé mentale : l'intérêt des patients d'abord

L'accent mis aujourd'hui sur la santé mentale ne doit pas être l'occasion de tout médicaliser et de proposer des médicaments insuffisamment évalués.

En septembre 2006, le Parlement européen a adopté un rapport selon lequel un citoyen de l'Union sur quatre connaîtrait "au moins un épisode important de mauvaise santé mentale au cours de sa vie".
Cette estimation discutable fait partie de chiffres inquiétants qui sont de plus en plus fréquemment cités, et qui proviennent souvent de sources liées aux firmes pharmaceutiques, comme le précise la revue Prescrire dans son numéro de janvier.
Pour la revue, il est bienvenu que l'Europe s'intéresse à des sujets tels que la santé mentale, mais les autorité doivent agir dans l'intérêt des patients, plutôt que dans celui de l'industrie pharmaceutique. Or, dans le domaine du médicament psychotrope, on constate que les nouveautés apportent bien peu de progrès aux patients.
Ainsi la prégabaline (Lyrica°), un antiépileptique, et l'escitalopram (Seroplex°), un antidépresseur, autorisés aujourd'hui pour traiter l'"anxiété généralisée", n'apportent pas de progrès. La prise en charge de l'anxiété généralisée est d'abord psychologique et fait parfois appel à certains anxiolytiques (benzodiazépines).
Pire encore, le sertindole (Serdolect°), un neuroleptique retiré du marché pour toxicité cardiaque deux ans après sa commercialisation en 1996, bénéficie désormais d'une autorisation de mise sur le marché dans les troubles schizophréniques, malgré l'absence de progrès en terme d'efficacité.
Si la souffrance psychique est bien réelle, toutes les solutions ne relèvent pas de la médecine et des médicaments. Cette souffrance ne peut justifier de commercialiser des médicaments mal évalués.

©Prescrire 1er janvier 2007

LIBRE "Le mot de Gaspard : Santé mentale" Rev Prescrire 2007 ; 27 (279) : 4. Télécharger (pdf, 126 Ko).