Plusieurs lois et décrets ont récemment renforcé le contrôle des arrêts de travail pour raison médicale, tant du côté des prescripteurs que des assurés sociaux. Si la lutte contre les abus et les fraudes est bienvenue sur le principe, sa mise en pratique ne doit pas nuire à l'immense majorité de patients, ni abuseurs ni fraudeurs.
Dans son numéro de novembre, la revue Prescrire constate qu'un rapport de l'Agence nationale d'accréditation et d'évaluation en santé (Anaes, intégrée aujourd'hui dans la Haute autorité de santé (HAS)) a conclu qu'il n'existe pas de données dans la littérature scientifique internationale permettant de dire qu'un arrêt pour telle ou telle maladie doit être de x ou y jours.
En pratique, la décision de mettre en arrêt de travail paraît surtout dépendre de l'attitude du patient (différences socio-culturelles selon les patients) et du médecin (liée à la connaissance du travail de son patient, à ses propres valeurs sur le travail par exemple).
Les données rapportées par l'Anaes montrent que les arrêts de travail dépendent des conditions de travail (pénibilité ressentie), de l'âge des salariés et de la conjoncture économique.
La revue Prescrire souligne la nécessité de ne pas gérer les intérêts de la Sécurité sociale au détriment de la santé des salariés.
©Prescrire 1er novembre 2005
"Arrêts de travail : nouvelles étapes dans le renforcement des contrôles" Rev Prescrire 2005 ; 25 (266) : 783-785. Télécharger (pdf, 121 Ko).