La phobie sociale se différencie de la timidité par le sentiment de peur intense persistante et par les réactions d'évitement qu'elle engendre, source de souffrance et de handicap important. Elle débute souvent dans l'enfance et évolue sur un mode chronique. Elle se manifeste, lors de la plupart des situations en public, par des palpitations, tremblements, tension musculaire, bouche sèche, sueurs froides et bouffées de chaleur, rougissement, sensation de tension douloureuse de la tête. Des troubles psychiatriques sont souvent associés, et l'alcoolisme peut être une des complications de la phobie sociale.
Parmi les traitements, les psychothérapies cognitivo-comportementales visent à entraîner le patient à s'exposer à différentes situations sociales. Leur efficacité, bien que modeste, se maintient plusieurs mois après l'arrêt de la thérapie. Certains antidépresseurs ont une efficacité modeste et au prix d'effets indésirables non négligeables. Les rechutes semblent moins fréquentes avec les psychothérapies comportementales qu'avec les antidépresseurs.
Dans son numéro de mars, la revue Prescrire insiste sur le fait que la timidité ne doit pas être confondue avec la phobie sociale. Elle met en garde contre la "médicalisation de l'existence" et la "fabrication", notamment par les firmes pharmaceutiques, de nouvelles pathologies à partir de troubles psychologiques bénins voire de simples traits de caractère.
©Prescrire 1er mars 2003
"La phobie sociale" Rev Prescrire 2003 ; 23 (237) : 214-216. Télécharger (pdf, 169 Ko).