La revue Prescrire revient, dans son numéro de mars, sur l'utilisation des différents thermomètres pour la mesure de la température corporelle.
Après la disparition des thermomètres à mercure et la mise en avant des effets indésirables de la voie anale, la mesure de la température par voie auriculaire (dans le conduit de l'oreille) a été proposée à l'aide d'un thermomètre détecteur d'infrarouges.
D'après une synthèse de 31 études comparant, chez l'enfant, la mesure de la température corporelle par voie auriculaire par rapport à la voie anale, les résultats sont mal corrélés : 95 % des mesures par voie auriculaire se répartissent dans un écart de - 0,74 °C à + 1,32 °C par rapport à la température par voie anale.
Les limites techniques du thermomètre auriculaire influent sur la mesure de la température : variabilité des résultats plus grande chez les nouveau-nés, influence de la présence d'une éventuelle inflammation tympanique, modifications du résultats selon qu'il y a ou non traction de l'oreille, variabilité du mode de calcul de la température d'un fabricant à l'autre, etc.
Les conclusions de la synthèse de l'évaluation des méthodes de mesures de la température corporelle, publiée en 1998 par la revue Prescrire, restent d'actualité. Pour l'instant, le thermomètre auriculaire ne peut pas être considéré comme une méthode de référence pour mesurer la température chez l'enfant. Faute de mieux, il est préférable d'utiliser, par voie orale, les thermomètres électroniques ou à dilatation métallique à mélange étain-gallium-indium.
©Prescrire 1er mars 2003
"Le thermomètre auriculaire peu fiable chez les enfants" Rev Prescrire 2003 ; 23 (237) : 219-220. Télécharger (pdf, 77 Ko).