En France, on estime à 50 000 le nombre de décès annuels attribués à la consommation excessive d'alcool. Cependant, depuis quelques années, des études largement médiatisées mettent en avant un effet bénéfique pour la santé d'une consommation modérée d'alcool. La revue Prescrire publie une synthèse de ces études dans son numéro de novembre.
En pratique, ces études ont concerné uniquement des adultes d'au moins 40 ans, surtout des hommes. Les études réalisées sont souvent difficiles à interpréter, en raison de nombreux biais possibles, et elles ne peuvent être généralisées. Par exemple, on ne peut extrapoler les résultats aux jeunes adultes, chez lesquels l'alcool entraîne par ailleurs un risque élevé d'accidents.
Sur la base de ces études, l'analyse détaillée de la revue Prescrire conduit à conclure qu'il n'est certainement pas souhaitable de recommander une consommation d'alcool, même modérée, à toute la population, notamment en raison des risques accrus de cancer et du risque de dépendance.
Les données sont cependant rassurantes pour les personnes âgées de plus de 50 ans : une consommation modérée d'alcool de l'ordre d'un "verre standard" (environ 10 g d'alcool) par jour semble sans danger, voire pourrait être bénéfique en termes de protection cardiovasculaire. Si le vin est parfois présenté comme plus favorable, plusieurs rapports concluent à une absence de différence entre les différentes boissons alcoolisées.
©Prescrire 1er novembre 2002
"L'alcool éthylique" Rev Prescrire 2002 ; 22 (233) : 769-775. Télécharger (pdf, 267 Ko).
