La revue Prescrire s'indigne, dans son numéro de décembre, des confusions entourant la contraception d'urgence en France. Il existe aujourd'hui un médicament remboursable à 65 % par la Sécurité sociale, que les infirmières scolaires peuvent administrer à titre exceptionnel, et que les mineures peuvent se procurer de manière anonyme et gratuite en pharmacie d'officine : c'est NorLevo°. Sous prétexte que ce médicament est remboursable, il est interdit d'en faire de la publicité auprès du grand public. La firme qui commercialise Norlevo° propose aujourd'hui le même médicament (750 microgrammes de lévonorgestrel) sous un autre nom (Vikela°), plus cher et non remboursable : la publicité devient donc possible !
La revue Prescrire souligne de nombreuses incohérences dans ce dossier. Les autorités sanitaires devraient se donner les moyens de promouvoir la contraception d'urgence et son bon usage, et auraient pu notamment autoriser une information sérieuse mentionnant le nom de Norlevo°. Au lieu de cela, la firme a produit une brochure publicitaire sur Vikela° que la revue Prescrire juge inacceptable tant sur le fond que sur la forme. De nombreuses affirmations exposent notamment à des risques de mauvais usage.
La revue Prescrire reproche aux autorités françaises d'avoir autorisé la diffusion de cette brochure. Elle demande que celle-ci soit retirée de la circulation, et réclame une campagne d'information sérieuse des patientes, prise en charge par des canaux non industriels.
©Prescrire 1er décembre 2002
LIBRE "Point de vue de la Rédaction" Rev Prescrire 2002 ; 22 (234) : 822. Télécharger (pdf, 98 Ko).