La revue Prescrire analyse tous les nouveaux médicaments mis sur le marché français depuis 22 ans. Elle déplore souvent que des nouveaux médicaments soient autorisés par les agences française ou européenne du médicament sans avoir été comparés aux médicaments de référence, lorsqu'il y en a. Dans son numéro de décembre, la revue publie une analyse chiffrée de ce phénomène pour les années 1990-1991 et 2000-2001.
Pour les deux périodes, un quart des autorisations de mise sur le marché ont été accordées sans comparaison à un traitement de référence, alors qu'un tel traitement existait.
Quant aux comparaisons effectuées, il est fréquent que des défauts des essais cliniques réalisés empêchent une conclusion pratique fiable : essais contenant un nombre insuffisant de malades, critères d'évaluation non pertinents pour la pratique, posologie non optimale du traitement de référence et le défavorisant donc dans la comparaison, durée trop courte de l'essai, etc.
Les agences du médicament ne cherchent pas à évaluer si les nouveaux médicaments représentent un progrès thérapeutique. Elles se contentent d'assurer que les firmes pharmaceutiques ne commercialisent pas de médicaments trop dangereux au regard de leur efficacité.
La revue Prescrire invite professionnels de santé et patients à exiger de nouvelles règles d'autorisation de mise sur le marché, qui permettent d'identifier et d'encourager les vrais progrès.
©Prescrire 1er décembre 2002
"Les agences du médicament n'exigent pas assez d'évaluations comparatives" Rev Prescrire 2002 ; 22 (234) : 850-851. Télécharger (pdf, 96 Ko).