Dans son numéro de décembre, la revue Prescrire déplore encore une fois que trop de nouveaux médicaments répondent plus à des logiques commerciales qu'à des logiques de santé publique.
Ainsi par exemple, un quatrième médicament anti-migraineux de la famille des "triptans" n'apporte rien de nouveau par rapport aux précédents. Il pourrait même présenter un risque supérieur d'interactions médicamenteuses que les autres triptans. Des milliers de patients ont accepté de participer aux essais cliniques sur ce quatrième triptan sans avoir été en mesure de beaucoup contribuer à l'amélioration de la thérapeutique, à leur corps défendant.
Autre exemple, une association estrogène + progestatif (traitement symptomatique de la ménopause) est désormais disponible sous forme de "patch". Mais ce patch est d'une utilité pratique indéterminée, notamment parce qu'il n'a pas été comparé aux médicaments déjà disponibles.
À côté de cette situation où de multiples médicaments font double emploi, sont insuffisamment évalués ou ont des avantages infimes, certaines maladies ne font l'objet d'aucune recherche ou d'une recherche insuffisante parce qu'elles sont rares ou qu'elles touchent des populations non solvables.
Les ressources financières et humaines consacrées par les firmes pharmaceutiques à la recherche de nouveaux médicaments ne sont pas adaptées à l'ensemble des besoins de santé : un véritable gâchis.
©Prescrire 1er décembre 2002
LIBRE "Le mot de Gaspard : Gâchis" Rev Prescrire 2002 ; 22 (234) : 804. Télécharger (pdf, 136 Ko).