En pratique de soins, face à un patient ou en formation permanente, ce n'est pas la documentation qui manque. Mais plutôt le temps de lire et le savoir-faire pour trier l'information.
Les "nouvelles technologies", qui permettent un accès en ligne aux sources documentaires, n'ont pas changé les données du problème. Bien au contraire, l'avalanche d'informations parcellaires, contradictoires, voire biaisées ou nettement mensongères n'a fait que s'amplifier. Et la tentation reste grande de s'en tenir à l'avis ou la recette de tel ou tel confrère, sans chercher un meilleur niveau de preuves.
Comment s'y retrouver quand son métier est de soigner, et non de passer ses journées dans les livres, les revues ou devant un écran d'ordinateur ?
Voici une méthode efficace, fondée sur quelques principes :
- si une source documentaire n'offre pas des garanties en termes de fiabilité (pas d'absence de conflits d'intérêts, pas de transparence des méthodes d'élaboration, assertions non étayées et non référencées, etc.), il vaut mieux ne pas l'utiliser ;
- seules des synthèses conçues avec une méthode explicite, intégrant l'ensemble des données disponibles, comparatives, actualisées, hiérarchisant les niveaux de preuves, constituent des référentiels adaptés pour guider la pratique ;
- les recherches "au petit bonheur la chance" dans les bases de données bibliographiques courantes (Medline, Embase, etc.) ou à l'aide d'un moteur de recherche standard sur internet n'offrent aucune garantie d'obtenir l'information synthétique et fiable désirée ;
- mieux vaut s'appuyer sur des équipes au service des soignants, chargées de faire le travail de synthèse, associant des documentalistes, des méthodologistes et des rédacteurs formés et entraînés à cette tâche.
©Prescrire 2011
Rev Prescrire 2011; 31 (336) : 726.
Tiré de : Rev Prescrire 2008; 28 (298) : 588.
