Après une chirurgie bariatrique

Chez la plupart des patients en situation d'obésité, perdre du poids réduit le risque de complications telles que l'hypertension artérielle, le diabète de type 2, les troubles respiratoires ou l'arthrose des genoux. La chirurgie digestive de l'obésité, alias chirurgie bariatrique, semble associée à une plus longue durée de vie des patients en situation d'obésité sévère (indice de masse corporelle (IMC) supérieur à 35 kg/m2) ou massive (IMC supérieur à 40 kg/m2), particulièrement quand ils sont aussi atteints d'un diabète de type 2. Cette chirurgie expose à court terme à des complications potentiellement graves : plaies viscérales, perforations digestives, infections, accidents thromboemboliques. La mortalité dans les 90 jours qui suivent une telle intervention est d'environ 1 pour 1 000 patients. Cette chirurgie a aussi des répercussions sur le mode d'alimentation et expose à des complications tardives (lire l'encadré "Complications à long terme de la chirurgie bariatrique, en bref") (1,2). Sa balance bénéfices-risques est néanmoins favorable pour certains patients en situation d'obésité massive ou sévère avec des complications de l'obésité (1).

Divers types de chirurgie bariatrique sont proposés et les pratiques évoluent (3,4). En France, environ 550 000 patients ont eu une chirurgie bariatrique entre 1995 et 2022. Entre 1997 et 2005, la pose d'un anneau gastrique ajustable était presque la seule intervention effectuée, puis sa fréquence a régressé. En 2022, la gastrectomie partielle dite sleeve a représenté environ deux tiers des interventions de chirurgie bariatrique ; le court-circuit gastrique (alias bypass gastrique) environ un tiers ; l'anneau gastrique ajustable environ 2 % ; la dérivation biliopancréatique moins de 1 % (lire l'encadré "Principales techniques de chirurgie bariatrique") (2). En France, en 2016, les personnes ayant eu recours à la chirurgie bariatrique étaient des femmes dans 80 % des cas, la plupart âgées de 25 à 54 ans (5).

La chirurgie bariatrique altère l'absorption digestive de divers nutriments et, au fil des années, expose à des carences nutritionnelles. Elle perturbe aussi l'absorption de certains médicaments (2,3,6).

Au cours de la première année qui suit l'intervention, la surveillance relève surtout de l'équipe chirurgicale (7).

Au-delà d'un an après une chirurgie par gastrectomie "sleeve" ou par court-circuit gastrique, quelle surveillance proposer en soins de premier recours pour repérer et prévenir d'éventuelles carences nutritionnelles ? Quels sont les principaux éléments à connaître pour adapter le cas échéant les traitements médicamenteux, lors de leur prescription et de leur dispensation ?

Pour répondre à ces questions, nous avons réalisé une synthèse de l'évaluation selon la méthode habituelle de Prescrire (lire plus loin "Recherche documentaire et méthode d'élaboration").

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