Recyclage

La prise de conscience écologique a mis l'action de recyclage au premier plan pour préserver la planète et ainsi la santé des humains. Mais le recyclage n'est pas souhaitable dans tous les domaines, notamment dans le domaine pharmaceutique quand il concerne de vieilles substances dont la balance bénéfices-risques est défavorable.

Prenons pour exemple le finastéride dans l'alopécie androgénique, autorisépar voie orale depuis les années 1990 (lire aussi "finastéride en application locale (Fincrezo°) et alopécie androgénique"). Son évaluation montre une efficacité très modeste pour augmenter la densité des cheveux, alors qu'il expose à des effets indésirables graves, notamment des troubles sexuels et des troubles psychiques, dont des suicides (lire aussi "Finastéride dans l'alopécie androgénique : des morts par suicide"). Ce médicament devrait être retiré du marché. Pourtant, une nouvelle spécialité à base de finastéride a été autorisée en France, cette fois en solution à pulvériser sur le cuir chevelu (Fincrezo°). Son efficacité est proche de celle du finastéride oral. Et l'administration par voie locale ne met pas les patients à l'abri des effets indésirables systémiques du finastéride, liés à son absorption au niveau de la peau. La preuve : des cas de troubles sexuels et psychiques ont été signalés par l'Agence étatsunienne du médicament (FDA).Qui plus est, le conditionnement de Fincrezo° est de mauvaise qualité : sans dispositif de sécurité, il ne protège pas les patients et leur entourage des risques d'exposition accidentelle à la solution de finastéride, notamment lors de l'assemblage du dispositif d'administration ou en cas de manipulation par un enfant.

Recycler des médicaments en les commercialisant sous une autre forme permet aux firmes de faire du "neuf avec du vieux". Mais quand il concerne des médicaments plus dangereux qu'utiles, il ne sert ni la santé des patients ni l'intérêt général.

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