Parfois, face à une personne qui vient demander un conseil ou consulter, on est sûr d'avoir la réponse, la seule et l'unique. En réalité, si cette réponse ne prend pas en compte les faits avec leurs niveaux de preuves et d'incertitude, ou si cette réponse est choisie trop vite, sans savoir quels éléments peuvent l'étayer, sans peser le pour et le contre, quelle prise de risque ! Gare à l'illusion de toute-puissance qui occulterait l'absence de preuves cliniques !
Parfois, la conviction du diagnostic juste ou l'intuition d'un conseil pertinent conduit à choisir avec assurance un traitement plutôt qu'un autre. Avec la satisfaction de savoir choisir et d'avoir des traitements à proposer. Mais ces certitudes ne sont pas forcément les réponses adaptées aux questions de la patiente ou du patient. Attention à ne pas céder aux sirènes de l'innovation aux dépens d'une réflexion calme et posée, véritable facteur de sécurité des soins.
Parfois, pour convaincre les patientes et les patients de la supériorité d'un traitement, le vernis de la science est mis en avant dans des messages péremptoires, qui sont en réalité flous, pseudoscientifiques, voire fortement entachés de conflits d'intérêts.
Un jour ou l'autre, ces illusions seront balayées par une complication, une aggravation, un effet indésirable, un deuxième avis documenté. Et la désillusion fera mal.
Alors, en pratique, comment lutter contre ces illusions qui parasitent les soins ?
Fondée sur des valeurs humanistes et scientifiques, la revue Prescrire apporte des informations fiables, basées sur une méthode de travail rigoureuse qui s'appuie entre autres sur : la priorité donnée à l'intérêt des patients, la formulation sans préjugé de questions pragmatiques, la recherche et le recoupement des sources, l'examen minutieux des faits, une rédaction collective, un dispositif de relectures externes, et bien sûr une indépendance financière.
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