Vie quotidienne

Un médicament plus efficace que les autres options. Un profil d'effets indésirables plus acceptable pour une efficacité voisine. Ce sont des éléments importants du progrès thérapeutique, mais est-ce complet ? Non, car la praticité et la sécurité d'emploi d'un médicament ont aussi un impact sur son efficacité et sur ses dangers, au quotidien. Cette dimension pratique est toujours prise en compte dans nos analyses des nouveautés médicamenteuses. Avec parfois un progrès remarqué. Ainsi, nous avons conclu que la spécialité Noyada° (captopril), la première forme buvable d'un inhibiteur de l'enzyme de conversion (IEC) dont l'intérêt clinique est démontré, « apporte quelque chose » (lire aussi "captopril solution buvable (Noyada°) "). Plus de 30 ans après l'arrivée des comprimés de captopril sur le marché.

Pourtant, la Commission de la transparence de la Haute autorité de santé (HAS) française a conclu que cette forme buvable de captopril « n'apporte pas d'amélioration du service médical rendu (ASMR V) ». Tout en reconnaissant tout de même « l'intérêt pratique de cette formulation pour une utilisation pédiatrique », mais sans qualifier cela de progrès.

Cette position paradoxale est à rapprocher du manque de prise en compte des dangers liés au conditionnement de certains médicaments par les autorités de santé, tels que l'absence fréquente de dispositifs doseurs, ou encore les flacons sans bouchon-sécurité, etc. (lire n° 414, p. 294-299). Pourquoi soutenir qu'améliorer la sécurité d'emploi ou les conditions d'utilisation quotidienne d'un médicament utile ne constituerait pas un progrès ?

Il y a là, au contraire, tout un filon d'incitations à ce que les firmes fournissent sans plus tarder des médicaments intéressants, car pratiques dans la vraie vie.

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