En juin 2022, la Haute autorité de santé (HAS) française a recommandé de vacciner tous les nourrissons contre les rotavirus. Dans les pays à climat tempéré, chez les enfants âgés de moins de 3 ans, environ un quart des gastroentérites aiguës survenant lors d'épidémies hivernales sont attribuées à un rotavirus. La plupart du temps, ces gastroentérites sont bénignes. Les nourrissons âgés de moins de 1 an sont les plus exposés à une déshydratation sévère justifiant une hospitalisation.
Dans les pays à faible mortalité infantile, comme la France, d'après les résultats d'une synthèse méthodique d'essais randomisés, les vaccins Rotarix° et Rotateq° diminuent d'environ 90 % l'incidence des diarrhées sévères par rotavirus, sans effet démontré sur la mortalité. En France, cette vaccination généralisée permettrait d'éviter chaque année plusieurs milliers d'hospitalisations pour gastroentérite.
Les effets indésirables le plus fréquemment rapportés sont : diarrhées, vomissements, fièvres, irritabilité. Ces vaccins exposent aussi à des invaginations intestinales aiguës : ces événements sont rares (2 pour 100 000 enfants vaccinés) et parfois graves, justifiant une hospitalisation. Rotarix° et Rotateq° sont des vaccins à virus atténués qui exposent eux-mêmes à des gastroentérites. Cela justifie d'éviter leur utilisation en cas d'immunodépression du nourrisson ou de son entourage proche.
Cette stratégie de vaccination diminuerait la pression provoquée pendant quelques semaines sur un système de soins en difficultés. Des réponses plus ambitieuses sont attendues face au délabrement de l'organisation des soins aux enfants en France.
Élaboré par la Rédaction
©Prescrire 1er mai 2023
• Texte complet :
"Vaccination généralisée des nourrissons contre les rotavirus" Rev Prescrire 2023 ; 43 (475) : 367-370. Réservé aux abonnés.