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Tramadol (Topalgic° ou autre) : un antalgique opioïde à ne pas banaliser

Classé opioïde faible, le tramadol (Topalgic° ou autre) expose à des risques qui exigent la même vigilance qu'avec la morphine.

Le tramadol (Topalgic° ou autre) est un opioïde commercialisé pour le soulagement des douleurs modérées à intenses. Il expose aux effets indésirables des opioïdes (troubles digestifs, neuropsychiques, respiratoires, dépendance et accoutumance, etc.) et à des effets indésirables spécifiques (hypoglycémie, troubles du rythme cardiaque, etc.), avec un risque de surdose en cas d'associations médicamenteuses ou chez certains patients.

Le tramadol est l'opioïde le plus vendu en France depuis que le dextropropoxyphène (associé au paracétamol dans ex-Diantalvic° ou autre) a été retiré du marché compte tenu de ses risques mortels. Le tramadol est l'antalgique le plus impliqué dans les surdoses involontaires. Il est, avec la morphine, l'opioïde le plus impliqué dans les surdoses mortelles.

Des études épidémiologiques britanniques et coréenne ont montré une mortalité plus grande chez les patients exposés au tramadol que chez des témoins, par exemple exposés à un anti-inflammatoire non stéroïdien (AINS). Selon une autre étude britannique, de 2004 à 2014, la mortalité imputée à l'utilisation du tramadol a augmenté parallèlement à sa consommation. En 2014, la réglementation sur le tramadol a été renforcée, la consommation a diminué et la mortalité aussi.

Ces études ont certaines fragilités qui exposent à divers biais mais vont dans le sens d'un surrisque de mort lié au tramadol. Cela confirme qu'en cas d'utilisation d'un opioïde dit faible, malgré de grandes différences de réputation et de réglementation, il est prudent d'être au moins aussi vigilant qu'avec la morphine.

La prise en charge de la douleur doit passer par une meilleure maîtrise des traitements antalgiques autres que médicamenteux, et de l'utilisation du paracétamol et des antalgiques AINS (ibuprofène, naproxène).

©Prescrire 1er mars 2020

"Tramadol : augmentation de la mortalité ?" Rev Prescrire 2020 ; 40 (437) : 189-191. (pdf, réservé aux abonnés)

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