Les infections génitales à papillomavirus (HPV) sont fréquentes et souvent transitoires chez les adultes en période d'activité sexuelle, en particulier entre 15 ans et 29 ans, mais certaines sont à l'origine de lésions précancéreuses. Une vaccination contre les HPV est préconisée dans certains pays chez les jeunes filles avant les premiers rapports sexuels. Cependant, il arrive que quelques femmes enceintes soient vaccinées par erreur.
L'Agence européenne du médicament a fourni, à la demande de Prescrire, un rapport de pharmacovigilance sur le suivi de femmes enceintes exposées au vaccin papillomavirus. Dans ce rapport et d'autres sources, des données sont disponibles sur plus d'un millier de grossesses exposées au vaccin papillomavirus 6,11,16,18 (Gardasil°) et quelques centaines pour le vaccin papillomavirus 16,18 (Cervarix°).
Il n'a pas été mis en évidence d'augmentation du risque d'avortement spontané, ni du risque de malformation, ni de naissance prématurée. Les adjuvants vaccinaux utilisés dans les vaccins papillomavirus ne semblent pas non plus associés à un risque augmenté de malformations ou à une toxicité fœtale particulière.
Au total, les données disponibles mi-2015 concernant les grossesses exposées pendant le premier trimestre par inadvertance à un vaccin papillomavirus ne montrent pas de risque particulier pour les enfants à naître.
Les vaccins contre des papillomavirus ont une efficacité seulement partielle vis-à-vis des lésions liées aux HPV contenus dans le vaccin, et on ne sait pas ce qu'il en est en termes de cancers du col de l'utérus. Le dépistage par frottis du col de l'utérus reste le principal outil de lutte contre les cancers du col de l'utérus.
©Prescrire 1er mai 2015
"Vaccins papillomavirus et grossesse (suite)" Rev Prescrire 2015 ; 35 (379) : 352-353. (pdf, réservé aux abonnés)