"Si vous avez la chance qu'un de vos produits soit sur le marché, vous avez le devoir d'en tirer le maximum". Cette citation de Thomas Ebeling, PDG de la firme pharmaceutique Novartis, introduit le chapitre "pérenniser les biomarques mondiales" d'un ouvrage sur le marketing des médicaments.
La revue Prescrire, qui reproduit cette déclaration dans son numéro de mai, constate tous les jours, dans son travail d'évaluation des médicaments, le résultat des stratégies recommandées par cet ouvrage de marketing.
Le numéro de mai de la revue Prescrire permet à lui tout seul d'illustrer de nombreuses stratégies marketing des firmes. Ainsi pour la "multiplication des indications", avec la fluticasone, la mométasone et l'acide zolédronique. Ainsi pour la "création de produits successeurs", avec le tiotropium. Ainsi pour la "sensibilisation à la maladie avant lancement" (alias "disease awareness") avec ce même tiotropium et une longue campagne préliminaire sur la bronchopneumopathie chronique obstructive (BPCO). Ainsi pour la "reformulation" avec la rosuvastatine ; le "changement de statut", avec l'azélastine ; la "maximisation du brevet", avec le fénofibrate ; etc.
Pas de doute, les grandes firmes pharmaceutiques mettent tout en uvre pour tirer le maximum de leurs médicaments. Les professionnels de santé, la collectivité et surtout les patients n'y retrouvent pas toujours leur compte.
©Prescrire 1er mai 2006
LIBRE "Le mot de Gaspard : Maximum" Rev Prescrire 2006 ; 26 (272) : 324. Télécharger (pdf, 127 Ko).