Revue Prescrire, article en une, Haute autorité de santé juillet 2005 (3)
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Consternant :
La Haute autorité de santé envisage d'utiliser les représentants commerciaux des firmes pharmaceutiques
 
La Haute autorité de santé (HAS), organisme public français chargé de promouvoir les bonnes pratiques et le bon usage des soins auprès des professionnels de santé et du grand public, envisage d'utiliser les représentants commerciaux des firmes pharmaceutiques (alias visite médicale) pour diffuser des référentiels. Alors que les bilans de l'observation de la visite médicale sont constamment accablants.
Pour en savoir plus
 

2004 : la visite médicale trompe toujours énormément
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Visite médicale : non merci !
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2003 : Le Bilan du Réseau d'observation de la visite médicale est toujours aussi accablant
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Réseau d'observation : le "best of" 2002
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La visite médicale n'est pas une source fiable d'information
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Itinéraire (13 articles au 1er mars 2005)

Visite médicale = publicité : elle attrape les praticiens là où ils ne l'attendent pas
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Itinéraire (15 articles au 1er novembre 2004)

Pour télécharger le texte de la lettre-pétition (format texte)
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La Haute autorité de santé française envisage d'accepter l'offre des firmes pharmaceutiques de diffuser des recommandations officielles de la HAS au cours des visites effectuées auprès des médecins par leurs représentants commerciaux.
Consternant : quelles raisons poussent un organisme qui proclame depuis son installation son souci de transparence, d’indépendance et de rigueur, à brader par avance toute autorité et tout crédit auprès des professionnels et des patients, en tout cas ceux qui ont le plus le souci de l'indépendance et de la qualité de l'information et de la formation médicale ?
Ce n'est pas de cette manière que les référentiels vont passer dans la pratique.

Faire pression sur la HAS pour retirer ce projet inique
La politique de santé dépend avant tout de la pression vigilante et constante des professionnels et des citoyens. Les premiers à réagir publiquement, le Formindep, collectif "pour une formation médicale indépendante au service des seuls professionnels de santé et des patients", et un groupe de médecins généralistes enseignants de Lyon, ont écrit à l'HAS leur désaccord et leur indignation.
Tous les professionnels soucieux de qualité des soins et d'indépendance ont intérêt à manifester également leur opposition.
Une lettre-pétition figure sur le site du Formindep.
Pour en savoir plus : formindep
Pour télécharger la lettre - pétition et l'envoyer à la HAS : lettre

Visite médicale : non merci !
Ce n'est pas la première fois que la revue Prescrire aborde la question de la visite médicale. Les mots d'ordre "Une année sans VM", "Adieu à la visite médicale", et les bilans réguliers du Réseau d'observation de la visite médicale, constitué d'abonnés de la revue Prescrire, ont déclenché des débats et des prises de positions. Non merci aux sources d'informations biaisées, aux cadeaux empoisonnés, à toutes les "facilités" et "bienveillances". Qu'il s'agisse d'exercice professionnel ou de toute autre chose, nous préférons nous autofinancer, et rester définitivement libres de nos choix et de nos actions.

Au fil des années, de plus en plus de lecteurs écrivent à la revue Prescrire pour dire qu'ils ne veulent plus perdre leur temps et être pris pour des "imbéciles", qu'ils cessent de recevoir les visiteurs médicaux depuis des mois ou des années, et qu'ils s'en portent très bien.
Pour en savoir plus : Visite médicale : non merci !

Documents remis au cours de la visite médicale : quasiment rien de fiable
Selon la "Charte de la visite médicale" signée fin 2004 par le Comité économique des produits de santé et les représentants de l'industrie pharmaceutique, le visiteur médical doit obligatoirement remettre au médecin l'avis de la Commission de la transparence relatif au médicament présenté. Il s'agit en fait d'une obligation légale déjà ancienne : article R.5122-11 du Code de la santé publique.
En pratique, en 2004, lors des visites observées par le Réseau d'observation de la visite médicale, constitué d'abonnés de la revue Prescrire, l'avis de la Commission de la transparence n'a été remis que dans 5 % des cas : édifiant.

Toujours selon la "Charte de la visite médicale" : "le délégué médical n'a pas à proposer au médecin de cadeaux en nature ou en espèces, ni à répondre à d'éventuelles sollicitations dans ce domaine émanant du professionnel de santé. Cette interdiction vise également les cadeaux ne faisant pas l'objet d'une convention : don de petits matériels et mobilier de bureau, remise de bons d'achat divers (chèque voyage, chèque cadeau, etc.)".

Là encore, il faudra des changements radicaux si les firmes pharmaceutiques veulent se mettre en conformité avec la Charte : toutes sortes de cadeaux ont été proposés aux observateurs du Réseau en 2004. Cela va du petit matériel de bureau au dîner en ville avec le "spécialiste", en passant par les "études post AMM", qui servent surtout à soutenir les ventes (lire par exemple revue Prescrire n° 254 - p. 660 ; n° 255 - p. 747 ; n° 256 - p. 824). Et les choses n'ont pas l'air de changer beaucoup en 2005, si on en juge par exemple par les formations dominicales proposées sur l'ézétimibe (Ezetrol° - MSD Chibret).
Pour en savoir plus : 2004 : la visite médicale trompe toujours énormément

©La revue Prescrire 1er juillet 2005