Carbonate de calcium + bicarbonate de sodium + 5 plantes (NEOBIANACID°) et brûlures d'estomac, remontées acides ou dyspepsie
Les sensations de brûlures d'estomac ou de l'œsophage sont en général liées à une irritation de la muqueuse œsophagienne, gastrique ou duodénale. La dyspepsie est un ensemble de troubles fonctionnels à l'origine d'une sensation de digestion difficile et parfois douloureuse (1,2).
Remontées acides et brûlures gastriques : surtout des mesures autres que médicamenteuses ; et parfois un antiacide, voire un IPP
Dans le reflux gastro-œsophagien, les sensations de brûlures se situent souvent derrière le sternum. Elles sont liées aux remontées du contenu acide de l'estomac dans l'œsophage. C'est une affection généralement bénigne. Quand les symptômes sont peu gênants et sans complication, diverses mesures autres que médicamenteuses contribuent souvent à les limiter, notamment : éviter les repas gras ou trop abondants, réduire ou supprimer la consommation d'aliments et de boissons qui déclenchent les douleurs tels que l'alcool, les aliments pimentés, le chocolat, le café ; modifier certaines habitudes de vie, comme éviter les efforts physiques et la position allongée peu après un repas, éviter la position penchée en avant, éviter les ceintures et vêtements trop serrés à la taille, surélever la tête du lit de 10 à 15 cm, réduire ou arrêter la consommation de tabac. Quand les douleurs ne sont pas suffisamment soulagées par ces mesures, un antiacide est le traitement de 1er choix, notamment le carbonate de calcium ou le bicarbonate de sodium. En cas de symptômes sévères et persistants ou d'œsophagite, le traitement repose sur un inhibiteur de la pompe à protons (IPP) tel que l'oméprazole (1,3).
Les brûlures d'estomac sans reflux sont liées notamment à la prise de certains aliments, de certains médicaments tels que les anti-inflammatoires non stéroïdiens (AINS) ou au stress. Lors d'un épisode douloureux, les antiacides sont une option utile pour soulager le patient (1).
Chez certains patients traités par AINS et à risque élevé d'effets indésirables digestifs graves, un IPP prévient la survenue de ces troubles (4).
Dyspepsie : surtout des mesures autres que médicamenteuses, et parfois de l'huile essentielle de menthe poivrée
La dyspepsie est un ensemble vaste et hétérogène de troubles fonctionnels, notamment : ballonnements ; brûlures épigastriques ; sensation de satiété précoce. Ces troubles sont souvent liés à la consommation de certains aliments tels que : des aliments riches en fibres (comme les céréales complètes), des produits laitiers, des boissons caféinées, des édulcorants, des boissons pétillantes (2).
Certaines mesures autres que médicamenteuses soulagent parfois, notamment : adapter l'alimentation en fonction des aliments identifiés comme déclencheurs des troubles, aller à la selle, changer de position, masser l'abdomen ou le presser doucement. Chez les adultes, l'huile essentielle de menthe poivrée a une efficacité symptomatique démontrée. La dose journalière maximale étant très incertaine, il est prudent de limiter son usage à la plus petite dose efficace pendant une période courte. Elle est à écarter chez les femmes enceintes ou qui allaitent. Chez les enfants à partir de 8 ans et les adolescents, les résultats montrent aussi une certaine efficacité symptomatique, malgré une évaluation plus limitée. En France, des gélules gastrorésistantes d'huile essentielle de menthe poivrée sont commercialisées avec un statut de médicament, ce qui élève les exigences de qualité de l'huile essentielle utilisée (2,5,6).
Quel principe d'action ?
Sous le nom commercial Neobianacid°, la firme Aboca commercialise une association d'antiacides et d'extraits de plantes, avec le statut de dispositif médical. Cette association vise à diminuer les symptômes de brûlures gastriques, de reflux gastro-œsophagien ou de dyspepsie. Elle contient des antiacides d'efficacité démontrée (carbonate de calcium et bicarbonate de sodium) et des polysaccharides issus de différentes plantes (mauve, guimauve et aloès). Cet ensemble, breveté sous la dénomination Poliprotect°, est associé avec des extraits flavonoïques de réglisse et de camomille (a)(7,8).
Selon la firme, Neobianacid° « forme sur la muqueuse un film à l'effet barrière destiné à la protéger du contact avec les sucs gastriques et des substances irritantes (…) [et] reproduit l'activité protectrice du mucus physiologique (…). Les propriétés antioxydantes de la composante flavonoïque, qui agit contre l'irritation causée par les radicaux libres, complètent l'action » (7).
La firme attribue au produit des effets "barrière", d'où le statut de dispositif médical et non de médicament. En réalité, ce dispositif médical contient surtout des antiacides que l'on retrouve dans des médicaments, avec des quantités proches : 346 mg de carbonate de calcium et 78 mg de bicarbonate de sodium (9,10).
Quelle est l'efficacité de Neobianacid° par rapport à celle d'un médicament antiacide, voire d'un IPP, pour soulager les patients ayant des douleurs gastriques liées notamment à un reflux gastro-œsophagien ou à la prise d'AINS ? Quels sont ses effets indésirables ?
Faites le choix de l'indépendance
et accédez à tous nos contenus
à partir de 19€ par mois
Abonnez-vous