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Bilan Prescrire 2018 des conditionnements : des pistes pour limiter les dangers

Le conditionnement d'un médicament (boîte, flacon, notice, etc.) est important notamment pour éviter les erreurs de prise. D'où l'intérêt de son analyse méthodique.

En 2018, Prescrire a examiné le conditionnement de 220 spécialités pharmaceutiques. Depuis 1981, ce sont 7 000 conditionnements qui ont été analysés et le constat est sans appel : la plupart ne garantissent pas l'administration du bon médicament au bon dosage dans les contextes prévisibles d'utilisation. En cause notamment : le manque de lisibilité sur les étiquetages de la dénomination commune internationale (DCI), vrai nom du médicament, et du dosage ; la rareté des présentations unitaires ; l'insuffisance des mentions protectrices dans les notices face aux nombreuses situations à risque.

Le renforcement en France en 2018 des normes sur les étiquetages par l'Agence française des produits de santé (ANSM), ses recommandations aux industriels d'arrêter les gammes ombrelles et d'opter pour des plaquettes unitaires, montrent enfin une prise au sérieux des dangers de certains conditionnements.

Plaquettes unitaires prédécoupées. C'est à dire ?
On appelle plaquettes unitaires, les plaquettes dont la surface correspondant à chaque alvéole comporte toutes les informations d'identification. On parle de plaquettes unitaires prédécoupées lorsque les alvéoles sont délimitées entre elles par des traits ou points de prédécoupe guidant leur séparation, garantissant le maintien et la lisibilité de l'ensemble des informations de sécurité, une fois les alvéoles détachées. En 2018, des recommandations de l'Agence française des produits de santé (ANSM) ont désigné les plaquettes unitaires prédécoupées comme étant le standard de sécurité.
Plaquette unitaire prédécoupée
> Pour en savoir plus, télécharger le bilan complet (pdf, accès libre)

Préparation à l'avance des doses à administrer, chimiothérapie orale à domicile, démarches de prévention des erreurs médicamenteuses sont des pratiques de soins qui se développent. Elles révèlent les dangers de certains conditionnements.

Par exemple, il est fréquent que des médicaments soient commercialisés pour un usage par des enfants sans adaptation suffisante de la forme ou du conditionnement de ce médicament déjà commercialisé pour les adultes. Ainsi le sévélamer en poudre pour suspension buvable (Renvela°) nécessite des doses de 0,8 g ou 1,6 g ajustables par paliers respectifs de 0,4 g ou 0,8 g chez les enfants de plus de 6 ans. Mais début 2019, en France, il n'est fourni aucun dispositif doseur avec le sachet à 2,4 g, les dosages à 0,8 g et 1,6 g ne sont pas disponibles, et aucun dosage à 0,4 g n'est autorisé.

©Prescrire 1er avril 2019

"Bilan 2018 des conditionnements : des pistes pour limiter les dangers" Rev Prescrire 2019 ; 39 (426) : 293-298 . (pdf, accès libre)

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