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Crise de goutte : l'essentiel à retenir

L'ibuprofène ou le naproxène, des anti-inflammatoires non stéroïdiens, sont les médicaments de premier choix pour diminuer la douleur liée à une crise de goutte.

Une crise de goutte est provoquée par la précipitation de cristaux d'urate dans une articulation chez un patient ayant un excès d'acide urique dans le sang, par surproduction (excès d'apport alimentaire, cancers) ou diminution de son élimination par le rein (maladie rénale, médicaments). Toutefois la plupart des patients avec un excès d'acide urique n'ont pas de crise de goutte. La crise de goutte touche le plus souvent des hommes après 40 ans ou des femmes après 60 ans.

La crise de goutte survient le plus souvent la nuit et concerne principalement le gros orteil. La douleur est brusque, l'articulation devient rouge, chaude, gonflée et peu mobilisable. En l'absence de traitement, la crise disparaît en général en 3 jours à 10 jours. Les crises récidivent souvent. Leur répétition altère peu à peu l'articulation, avec un dépôt chronique d'acide urique déformant l'articulation (alias tophus) et l'arthrite devient chronique.

L'application répétée de glace sur la ou les articulations atteintes diminue la douleur, sans effet indésirable majeur. Le médicament de premier choix est un anti-inflammatoire non stéroïdien (AINS), l'ibuprofène (sans dépasser 1 200 mg par jour) ou le naproxène. Leurs effets indésirables sont des réactions d'hypersensibilité, de troubles digestifs, voire une insuffisance rénale et des troubles cardiovasculaires à doses importantes.

Si les AINS sont à écarter ou sont inefficaces, la colchicine non associée est le traitement de choix, mais son utilisation est délicate avec un risque de surdose pour des doses proches de la dose thérapeutique. Un corticoïde oral est une alternative à la colchicine mais ses effets indésirables augmentent avec la posologie et la durée du traitement. Quand les douleurs sont mal soulagées par les AINS ou la colchicine, la morphine à dose minimale efficace est le traitement de premier choix. D'autres traitements sont à écarter : aspirine, canakinumab, colchicine associée, divers AINS.

©Prescrire 1er juin 2017

"Crise de goutte" Rev Prescrire 2017 ; 37 (404) : 442-445. (pdf, réservé aux abonnés)