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Fluindione (Préviscan°) : risques d'atteintes graves de la peau et des reins

Les effets indésirables graves non hémorragiques sont plus fréquents avec la fluindione qu'avec les autres antivitamine K.

En France, quand un anticoagulant par voie orale est jugé nécessaire, en particulier un antivitamine K, trois médicaments sont disponibles : l'acénocoumarol (Sintrom°, Minisintrom°), la warfarine (Coumadine°) et la fluindione (Préviscan°). Tous sont à l'origine d'effets indésirables graves, surtout hémorragiques.

Une enquête de pharmacovigilance française a rapporté 243 d'effets indésirables graves non hémorragiques survenus de 2010 à 2013. La fluindione a été impliquée dans la majorité des cas graves de ces effets indésirables (213 cas), par réaction immunoallergique. Ce sont surtout des effets indésirables graves cutanés (70 cas), dont plus de la moitié associés à d'autres troubles d'autres organes ; et rénaux (77 cas), dont des insuffisances rénales sévères. Les autres effets indésirables graves sont des atteintes hépatiques et de fortes diminutions de certains globules blancs.

En pratique, les effets indésirables graves immunoallergiques, surtout cutanés et rénaux, sont avérés avec la fluindione. Ils exposent à des séquelles, même après arrêt du traitement.

Quand un antivitamine K oral paraît souhaitable, la warfarine est le mieux évalué. Son profil d'effets indésirables est plus favorable que celui de la fluindione. Ces données ne justifient pas de prendre le risque d'un arrêt d'un traitement par fluindione dont l'effet anticoagulant est équilibré. Mais il est prudent de ne pas instaurer de nouveaux traitements avec la fluindione.

©Prescrire 1er mai 2015

"Fluindione : atteintes cutanées et rénales graves d'origine immunoallergique" Rev Prescrire 2015 ; 35 (379) : 354. (pdf, réservé aux abonnés)