En France, fin 2014, le taux de remboursement par la Sécurité sociale a été modifié pour les benzodiazépines et les substances apparentées dans les troubles sévères du sommeil en cas d'insomnie occasionnelle ou transitoire. Il s'agit de : Havlane° (loprazolam), Imovane° et copies (zopiclone), Mogadon° (nitrazépam), Noctamide° et copies (lormétazépam),
Normison° (témazépam), Nuctalon° (estazolam), Stilnox° et copies (zolpidem).
En France, environ 4 millions de personnes ont pris un de ces médicaments en 2013. Chez les patients ayant eu un premier remboursement pour ces hypnotiques entre 2007 et 2012, un patient sur deux n'a eu qu'une dispensation ; mais environ un patient sur cinq a été traité en continu pendant plusieurs années.
Le profil d'effets indésirables des benzodiazépines et apparentés est chargé : somnolences, troubles de la concentration et de la mémoire, troubles cognitifs, confusions, chutes, dépressions, etc. Leur usage prolongé est associé à une diminution d'efficacité après 2 à 4 semaines d'usage quotidien, à des dépendances et à des syndromes de sevrage à l'arrêt, dont des rebonds d'insomnie.
Cette baisse de remboursement n'est qu'une demi-mesure. Aux pouvoirs publics de prendre des mesures concrètes : informer les patients sur les risques des médicaments hypnotiques et l'intérêt d'un arrêt progressif, promouvoir largement de meilleures solutions pour faire face à l'insomnie, imposer aux firmes la mise à disposition de conditionnements renfermant une quantité minimale de comprimés limitant l'usage prolongé, etc.
©Prescrire 1er mars 2015
"Benzodiazépines hypnotiques et apparentés : baisses de taux de remboursement" Rev Prescrire 2015 ; 35 (377) : 185. (pdf, réservé aux abonnés)
