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Méthylphénidate (Ritaline° ou autre) : effets indésirables cardiovasculaires

Le méthylphénidate (Ritaline° ou autre) expose à des effets indésirables graves. Son utilisation est à envisager seulement en cas de perturbations graves, à dose minimale efficace et sous surveillance.

Le méthylphénidate (Ritaline° ou autre) est utilisé chez des enfants atteints d'hyperactivité avec déficit de l'attention et dans certains cas de narcolepsie (tendance irrépressible au sommeil). Parmi ses effets indésirables, ont été décrits des troubles neuropsychiques et cardiovasculaires, un retard de croissance chez les enfants, des abus et des dépendances.

Le méthylphénidate appartient à la classe médicamenteuse des amphétaminiques, tels que la fenfluramine (ex-Pondéral°) et le benfluorex (ex-Mediator° ou autre). Ceux-ci, utilisés comme coupe-faim, ont été retirés du marché, suite à la survenue d'hypertensions artérielles pulmonaires et d'atteintes valvulaires cardiaques.

Sur demande de Prescrire, les agences française et britannique du médicament ont fourni des données sur ces effets indésirables survenus chez des patients prenant du méthylphénidate. Il en ressort que des hypertensions artérielles pulmonaires sont survenues à des doses usuelles, certaines régressives à l'arrêt du traitement, et peut-être des pathologies valvulaires cardiaques, y compris chez des enfants. L'augmentation de risque est probablement faible, mais on manque d'études épidémiologiques pour l'estimer.

L'information des patients et professionnels de santé passe d'abord par l'intégration de ces informations dans la notice de ce médicament. La survenue de signes évocateurs de ces effets indésirables, tels qu'une difficulté à respirer en dehors de tout effort, doit être surveillée. Il est prudent de n'utiliser le méthylphénidate que lorsque l'hyperactivité ou la narcolepsie perturbent gravement le patient, en recherchant la dose minimale efficace.

©Prescrire 1er février 2015

"Méthylphénidate : des cas d’hypertension artérielle pulmonaire et de valvulopathies" Rev Prescrire 2015 ; 35 (376) : 106-108. (pdf, réservé aux abonnés)