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Anti-inflammatoires non stéroïdiens (AINS) en application locale : kétoprofène à écarter à cause de ses effets indésirables

Souvent utilisés dans le traitement des entorses ou des tendinites, les gels à base de kétoprofène (Ketum° ou autre) exposent des troubles cutanés parfois graves.

En France, les gels à base de kétoprofène (Ketum° ou autre) sont autorisés notamment pour le traitement symptomatique des entorses et des contusions, des tendinites superficielles, de l'arthrose des petites articulations, des lombalgies aiguës.

Les gels à base de kétoprofène ont une efficacité modeste, similaire à d'autres anti-inflammatoires non stéroïdiens pour application cutanée, mais ils sont plus souvent à l'origine de troubles cutanés, dont certains sont graves : des photodermatoses (sous l'action de la lumière) notamment des éruptions bulleuses, et des allergies croisées avec un filtre solaire présent dans de nombreux produits cosmétiques et d'hygiène (l'octocrylène).

Fin 2009, les autorisations de mise sur le marché (AMM) des gels de kétoprofène ont été suspendues en France en raison d'une balance bénéfices-risques défavorable. Mais en 2010, suite à une décision du Conseil d'État en France, puis à un examen du dossier par l'Agence européenne du médicament (EMA), les gels à base de kétoprofène ont de nouveau été autorisés en France, malgré les données d'évaluation clinique de sa balance bénéfices-risques.

En 2013, la Commission de la transparence a baissé la cotation du service médical rendu (SMR) du Ketum° gel, de "modéré" dans les tendinites, et "faible" dans les autres indications, à "insuffisant". Autrement dit, cette Commission conseille à la Sécurité sociale de ne plus rembourser le kétoprofène en gel.

Malgré les risques, les gels de kétoprofène restent très prescrits en France. Mieux vaut informer les patients et les aider à choisir une meilleure solution.

©Prescrire 1er décembre 2013

"Kétoprofène topique : SMR "insuffisant"" Rev Prescrire 2013 ; 33 (362) : 899. (pdf, réservé aux abonnés)