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Cytotec° : arrêt bienvenu de commercialisation

L'arrêt de la commercialisation de la spécialité Cytotec° clarifie l'utilisation du misoprostol en gynéco-obstétrique.

Fin 2017, la firme Pfizer a annoncé l'arrêt de la commercialisation, en France, à compter de mars 2018, de sa spécialité Cytotec°, à base de misoprostol. Cette spécialité est autorisée uniquement en traitement ou en prévention des ulcères gastroduodénaux. En 2017, cette utilisation est obsolète face aux inhibiteurs de la pompe à protons tels que l'oméprazole (Mopral° ou autre).

Le misoprostol en prise unique (Gymiso° et MisoOne°) est aussi autorisé en France dans l'interruption volontaire de grossesse (IVG) médicamenteuse en association avec la mifépristone (Mifégyne°) ou dans la préparation du col utérin avant une IVG instrumentale par aspiration. Dans ces deux situations, la balance bénéfices-risques est favorable chez les patientes sans facteur de risque cardiovasculaire.

La spécialité Cytotec°, très peu coûteuse, est couramment utilisée dans l'IVG à la place de Gymiso° ou MisoOne°. Son utilisation par voie orale et surtout par voie vaginale, avec des modalités d'utilisation mal définies, dans d'autres situations en gynécologie et obstétrique pour son action sur l'utérus (accouchement, expulsion de fœtus, pose d'un dispositif intra-utérin), fait courir un risque d'accidents cardiovasculaires chez les femmes ou les nouveau-nés.

En somme, l'arrêt de la commercialisation de Cytotec° a l'avantage de clarifier l'utilisation du misoprostol en gynéco-obstétrique, sans nuire au traitement des patients atteints d'un ulcère gastrique ou duodénal car d'autres options existent.

©Prescrire 1er décembre 2017

"Cytotec° à base de misoprostol : arrêt de commercialisation annoncé en France" Rev Prescrire 2017 ; 37 (410) : 918. (pdf, réservé aux abonnés)