Les estroprogestatifs oraux (pilules) qui associent 30 à 40 microgrammes d'éthinylestradiol par comprimé avec un progestatif éprouvé tel que le lévonorgestrel sont parmi les moyens de contraception les plus efficaces. Ils exposent à moins de troubles cardiovasculaires que les contraceptifs plus fortement dosés en éthinylestradiol, ou ceux contenant un progestatif dit de troisième génération (désogestrel, gestodène), de la chlormadinone, de la cyprotérone ou de la drospirénone.

Une étude rétrospective a été effectuée en France chez environ 5 millions de femmes ayant eu au moins un remboursement de contraceptif estroprogestatif oral, entre 2010 et 2012. Le risque d'hospitalisation pour embolie pulmonaire, accident vasculaire cérébral (AVC) ischémique ou infarctus du myocarde a été étudié en fonction de divers facteurs, dont le dosage en éthinylestradiol.

Par rapport aux contraceptifs estroprogestatifs oraux dosés à 30-40 microgrammes d'éthinylestradiol, les contraceptifs dosés à 20 microgrammes d'éthinylestradiol réduisent le risque d'embolie pulmonaire, d'AVC ischémique et d'infarctus du myocarde. L'écart est de l'ordre de 3 hospitalisations pour un de ces événements pour 10 000 femmes exposées pendant un an. Le risque est minimal avec l'association de 20 microgrammes d'éthinylestradiol avec le lévonorgestrel comme progestatif.

Néanmoins, le faible dosage en éthinylestradiol expose à un risque accru de grossesse en cas d'oubli, et en cas d'interaction avec un inducteur enzymatique. Des éléments à prendre en compte au cas par cas lors du choix d'une contraception estroprogestative orale.

©Prescrire 1er juin 2017

"Moins d'embolies pulmonaires et d'accidents cardiovasculaires avec les contraceptifs dosés à 20 microg d'éthinylestradiol" Rev Prescrire 2017 ; 37 (404) : 432-433. (pdf, réservé aux abonnés)