Chaque année, les journées françaises de pharmacovigilance donnent un aperçu des notifications d'effets indésirables médicamenteux des professionnels de santé et des patients. Lors des 37es journées, de nombreuses communications ont été intéressantes pour la pratique. De quoi encourager les notifications d'effets indésirables par les soignants et les patients. En voici quelques exemples.

Le Centre d'Amiens a recensé 174 troubles neurologiques associés à la dompéridone (Motilium° ou autre), un neuroleptique notamment  utilisé dans les nausées et vomissements : troubles musculaires, troubles de la mobilité, de la tonicité, tremblements, etc. La dompéridone expose aussi à des troubles du rythme cardiaque et des morts subites. C'est un médicament à écarter.

Le centre de Tours a recensé dans la base de données française de pharmacovigilance 78 grossesses non désirées liées à la perte d'efficacité d'un contraceptif hormonal sous l'effet d'un inducteur enzymatique tel que certains antiépileptiques, antibiotiques, alcool en prise chronique, plante utilisée comme antidépresseur (millepertuis), etc.

Le Centre de Lorraine a rapporté des cas de mydriase (dilatation de la pupille) unilatérale lors de l'exposition accidentelle de 2 infirmiers à la scopolamine, un atropinique utilisé sous forme de dispositif transdermique (alias patch) pour le traitement d'encombrement des voies aériennes supérieures. Un rappel qu'il faut se laver soigneusement les mains après avoir manipulé un patch à base de scopolamine.

Ces exemples illustrent l'intérêt des informations recueillies par le système de pharmacovigilance pour les professionnels de santé et les patients.

©Prescrire 1er novembre 2016

"Trente-septièmes journées françaises de pharmacovigilance. Les faits marquants" Rev Prescrire 2016 ; 36 (397) : 825-832. (pdf, réservé aux abonnés)