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Diabète de type 2 : pas de place pour les gliptines

La prise en charge d’un diabète de type 2 repose d’abord sur la diététique et une activité physique. En cas d’échec, la metformine et le glibenclamide sont les médicaments de référence.

Le diabète de type 2 expose à long terme à des complications graves, en particulier cardiovasculaires, visuelles, rénales, ainsi qu’à des lésions des pieds conduisant parfois à des amputations. En cas d’efficacité jugée insuffisante de la diététique et d’une activité physique régulière, seuls 2 médicaments ont une efficacité clinique avérée pour prévenir certaines de ces complications. Le traitement de choix est la metformine (Glucophage° ou autre) chez les patients en surpoids ; et le glibenclamide (Daonil° ou autre) chez les autres patients. Quand ce traitement est insuffisant ou a trop d’effets indésirables, mieux vaut dans la plupart des cas recourir à l’insuline seule ou rajoutée au traitement oral.

Les gliptines sont une famille récente de médicaments autorisés dans le diabète de type 2 : linagliptine (Trajenta°), saxagliptine (Onglyza°), sitagliptine (Januvia°, Xelevia°), vildagliptine (Galvus°). Leur balance bénéfices-risques est défavorable.

Mi-2012, l’efficacité clinique des gliptines sur les complications du diabète n’est toujours pas démontrée, qu’il s’agisse d’accidents cardiovasculaires, d’insuffisances rénales, ou de rétinopathies, etc. En termes de contrôle de l’hyperglycémie (un critère intermédiaire d’évaluation), la diminution moyenne du taux d’hémoglobine glyquée (HbA1c) est modeste, de l’ordre de 0,7 % par rapport au placebo.

Par contre, les données de pharmacovigilance s’accumulent et confirment les effets indésirables des gliptines, parfois graves : troubles de l’immunité avec risque d’immunodépression, d’infection (tuberculose parfois), inflammation du pancréas, réactions d’hypersensibilité, etc. Il existe aussi des risques d’interaction avec d’autres médicaments, en particulier chez les insuffisants rénaux.

Au total, mieux vaut privilégier les mesures hygiéno-diététiques et avoir recours, si nécessaire, aux traitements éprouvés en termes de prévention des complications cliniques du diabète.

©Prescrire 1er septembre 2012

"Écarter les gliptines de sa panoplie thérapeutique" Rev Prescrire 2012 ; 32 (347) : 655. (pdf, réservé aux abonnés)