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Dérivés terpéniques : ne plus les utiliser

Pas d’efficacité clinique démontrée dans le traitement des affections respiratoires bénignes, où les dérivés terpéniques étaient traditionnellement utilisés, mais un risque avéré de convulsions.

On sait de longue date que des dérivés terpéniques, qui étaient utilisés traditionnellement dans le traitement des affections respiratoires bénignes, exposent à des convulsions. De nombreux suppositoires contenant de tels dérivés et destinés aux enfants sont encore autorisés en France.

L’agence française du médicament (Afssaps) a donné accès à un compte rendu de la Commission nationale de pharmacovigilance de mai 2010 comportant un bilan du suivi de pharmacovigilance de ces médicaments de 1998 à 2009.

92 notifications, dont 76 chez des enfants de moins de 30 mois, ont comporté surtout des effets indésirables neuropsychiques, notamment : convulsions (11 cas), équivalents convulsifs (3 cas), convulsions accompagnées de fièvre (2 cas), état de mal épileptique (2 cas), hallucinations (2 cas), agitation (5 cas). 3 réactions allergiques graves et 2 cas graves d’asthme ont été recensés. 6 cas d’effets indésirables locaux ont été notifiés, dont 1 cas grave de brûlure dû à un suppositoire resté dans la couche et 1 cas d'hémorragie rectale. Le compte rendu de la Commission précise qu'il n'existe "aucune nouvelle donnée d’efficacité" concernant ces médicaments. En attendant que l'agence du médicament et les firmes concernées mettent un terme complet à ce commerce, c’est aux professionnels de santé de protéger les patients en ne prescrivant plus et en ne conseillant plus ces médicaments.

©Prescrire 1er mars 2011

"Dérivés terpéniques : encore en vente pour des enfants" Rev Prescrire 2010 ; 31 (329) : 193. (pdf, réservé aux abonnés)