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Cancer du sein : évaluer le dépistage chez les femmes les plus à risque

En cas d'antécédents familiaux de cancer du sein, peu de données sont disponibles pour quantifier les bénéfices cliniques du dépistage.

Dans la population générale, à risque relativement faible de cancer du sein, malgré les efforts importants d'évaluation depuis des dizaines d'années, la balance bénéfices-risques du dépistage par mammographies reste difficile à déterminer en 2016. Pour chaque femme, la décision dépend de ses choix et de ses priorités (Cf. Dépistage du cancer du sein...).

Chez les femmes à risque élevé de cancer du sein, il a été supposé qu'un dépistage aurait une balance bénéfices-risques favorable, sans évaluation comparative spécifique. Et en 2016 on ne dispose pas de données prouvant qu'un dépistage chez ces femmes améliore le pronostic ou évite des traitements invasifs. Ni l'âge de début de surveillance, ni la périodicité des examens ne reposent sur des données solides.

Quand le risque de cancer du sein est élevé, il est prudent d'éviter les mammographies de dépistage, qui exposent à des rayons cancérogènes. En cas de risque génétique avéré ou de risque élevé très probable, il paraît raisonnable de réaliser une surveillance des seins par examen clinique par un professionnel de santé et par IRM.

Mais souvent le risque reste difficile à évaluer et incertain. L'absence de dépistage fait alors partie des choix qu'il est raisonnable d'envisager.

L'ampleur du risque de cancers du sein chez ces femmes ne rend pas contraire à l'éthique les essais de diverses stratégies de dépistage. Ils apporteraient les réponses qui font défaut, au lieu de laisser les femmes et les soignants sans éléments solides pour ces décisions importantes.

©Prescrire 1er mai 2016

"Dépistage et risque familial élevé de cancer du sein. Encore plus d'incertitudes que dans la population générale" Rev Prescrire 2016 ; 36 (391) : 355-361. (pdf, réservé aux abonnés)