Pour l'aide au sevrage tabagique, la nicotine est commercialisée sous de multiples formes : gommes à mâcher, comprimés sublinguaux, comprimés à sucer, pastilles, dispositifs transdermiques (alias patchs), cartouches pour inhalation buccale, solution pour pulvérisation buccale (alias spray).
Ils sont souvent à portée de main et rarement rangés dans une armoire à pharmacie. Des éléments conduisent à la banalisation et à l'attrait pour les enfants : un aspect d'emballage de bonbons ou de chewing-gums, des formes orales colorées, des arômes fruités ou à la menthe fraîche, un conditionnement en vrac ou des plaquettes transparentes.
En France, sur la période 2000-2010, les centres antipoison ont recensé 62 cas d'intoxications dues à des substituts nicotiniques, chez des enfants de moins de 4 ans dans deux tiers des cas. Selon une étude étatsunienne sur 1 798 intoxications, 84 % des cas d'intoxication accidentelle concernaient des enfants de moins de 3 ans.
Les signes d'une intoxication à la nicotine sont principalement : vomissements, diarrhées, tachycardies, hypertensions artérielles, tremblements des extrémités, et en cas de forte dose perte de conscience, convulsions ou dépression respiratoire.
En pratique, les adultes utilisant de la nicotine en aide à un sevrage tabagique doivent savoir que ces substituts sont dangereux pour de jeunes enfants. Ces médicaments sont à garder hors de leur portée, y compris quand ils sont usagés (les patchs contiennent encore beaucoup de nicotine après utilisation).
©Prescrire 1er janvier 2014
"Substituts nicotiniques : intoxications chez des enfants" Rev Prescrire 2014 ; 34 (363) : 24-26. (pdf, réservé aux abonnés)