Vie intime, affective et sexuelle : aussi en établissements sociaux et médicosociaux

La vie intime, affective et sexuelle est une liberté fondamentale et une dimension essentielle du bien-être humain. Son respect se heurte à des difficultés, notamment en établissements sociaux et médicosociaux, pour les personnes âgées, en situation de handicap ou les mineurs en foyer (1). Diverses associations se sont engagées pour faire reconnaître cette liberté en sensibilisant, par exemple, aux questions d'orientation sexuelle, d'identité de genre, de séropositivité au VIH ou pour la légalisation du recours aux assistants sexuels (2à4). En 2025, la Haute autorité de santé (HAS) française a publié des recommandations de pratiques professionnelles pour l'accompagnement de la vie intime, affective et sexuelle de ces personnes (1).

Garantir concrètement la liberté de vie intime, affective et sexuelle

Afin de faciliter le respect de la vie privée, la HAS préconise d'inclure la vie intime, affective et sexuelle dans les réflexions éthiques et de bientraitance des lieux de vie que représentent ces établissements, ainsi qu'au niveau des services sociaux ou médicosociaux. Elle propose pour cela la mise en place de procédures institutionnelles (projet d'établissement, règlement intérieur, etc.) et des mesures concrètes telles que la création d'espaces dédiés à l'intimité, l'équipement des chambres de lits doubles et de serrures aux portes et la liberté de circulation des résidents (1).

La HAS souligne le rôle majeur de l'éducation à la vie affective et relationnelle et à la sexualité, notamment auprès des personnes mineures, pour prévenir les infections sexuellement transmissibles, les grossesses non désirées et les risques de violences sexistes et sexuelles, ainsi que pour aborder la notion de consentement (1).

Apprendre à accompagner sans préjugés et envisager d'associer l'entourage

Pour s'adapter à chaque personne, la HAS propose que l'accompagnement s'inscrive dans le projet personnalisé de soins. Un référent "vie intime, affective et sexuelle" peut être désigné afin d'accompagner les structures dans l'amélioration de leurs pratiques (1).

Les professionnels sont invités à interroger les représentations collectives, et leurs propres représentations de la vie intime, affective et sexuelle. Cela passe par des formations spécifiques ainsi que des temps réguliers d'échanges et de réflexions (1).

La participation de l'entourage à l'accompagnement semble souhaitable, sous réserve de l'accord de la personne concernée. Cependant, l'avis de l'entourage n'est pas décisionnel et la confidentialité des informations partagées doit être discutée avec tact, au cas par cas (1).

En somme

Ces recommandations sont une avancée pour une prise de conscience collective. Il reste des zones d'ombre notables que la HAS n'aborde pas : en particulier la question des assistants sexuels, des tiers intervenant auprès de personnes en situation de handicap pour accompagner ou faciliter des relations sexuelles. Fin 2025, l'assistance sexuelle n'est pas autorisée par la loi en France (1,3).

©Prescrire

Extraits de la veille documentaire Prescrire

1- HAS "Recommandation. Accompagner la vie intime, affective et sexuelle des personnes en ESSMS. Volet 1 – Socle transversal" 14 janvier 2025 : 87 pages.

2- Les audacieuses et les audacieux "Formation. Approche inclusive de la vie affective et sexuelle de la personne âgée". Site audacieusement.org consulté le 17 juillet 2025 : 12 pages.

3- Collectif Handicaps et Sexualité OSE " Pour une vie affective et sexuelle des personnes en situation de handicap". Site chs-ose.org consulté le 17 juillet 2025 : 4 pages.

4- Grey pride association "La démarche greyPRIDE bienvenue". Site greypride.fr consulté le 19 août 2025 : 6 pages.