Les méthodes appliquées par Prescrire pour l'élaboration collective et méthodique de ses analyses et cotations des nouveautés médicamenteuses dans la rubrique du "Rayon des nouveautés" sont détaillées sur le site Prescrire.org, en accès libre. Depuis notre analyse de 2015, les méthodes de Prescrire concernant l'analyse des données et l'attribution des cotations se sont maintenues avec le même niveau d'exigence (1).
Le système de cotation permet de visualiser rapidement l'appréciation globale du progrès thérapeutique portée par la Rédaction de Prescrire dans la rubrique "Rayon des nouveautés". Le domaine couvert par cette rubrique est : l'ensemble des nouveaux médicaments munis d'une autorisation de mise sur le marché (AMM) dans l'Union européenne (hors indication d'anesthésie générale ou de diagnostic), et leurs nouvelles indications, formes, etc. Prescrire examine les nouveautés médicamenteuses, qu'elles aient été évaluées ou non par la Commission de la transparence de la Haute autorité de santé (HAS) française. Certains médicaments déjà commercialisés font l'objet d'une réévaluation par Prescrire dans le cadre d'une analyse "avec plus de recul".
Six niveaux de cotation. Les principes de la cotation sur l'échelle à 6 niveaux sont présentés au début de la rubrique consacrée aux nouveaux médicaments : « bravo », « intéressant », « apporte quelque chose », « éventuellement utile », « n'apporte rien de nouveau », voire « pas d'accord », quand, arguments à l'appui, la Rédaction conseille d'écarter l'emploi de ce médicament dans la situation clinique analysée ; ou encore « la Rédaction ne peut se prononcer » quand les données sont insuffisantes.
Cette appréciation en 6 niveaux porte sur un éventuel progrès thérapeutique, tangible pour les patients, apporté par chaque nouvelle spécialité dans une indication précise, après analyse de l'efficacité, des effets indésirables, et de la praticité par rapport aux autres traitements ou interventions de référence. La facilité, ou les difficultés de mise en œuvre du traitement sont aussi prises en compte.
Le prix de vente du médicament n'est pas pris en compte dans la cotation Prescrire car il n'est pas une caractéristique intrinsèque du médicament, mais seulement le résultat d'une négociation et d'un choix politique révisables.
Méthodes explicites. Les principes de la méthode d'élaboration des synthèses de Prescrire consacrées aux nouveautés médicamenteuses sont les mêmes que pour toute synthèse de Prescrire. Les travaux collectifs de la Rédaction, y compris de documentation, contrôles de qualité multiples, choix des relecteurs extérieurs à la Rédaction (adapté à chaque synthèse, afin de réunir un groupe de relecture multidisciplinaire), sont décrits sur le site Prescrire.org. Les rédacteurs et les relecteurs de ces synthèses sont des professionnels de santé.
L'ours de chaque numéro de Prescrire comporte notamment la liste des rédacteurs et la liste des relecteurs extérieurs à la Rédaction des synthèses publiées (sauf mention contraire de leur part).
Liberté financière et intellectuelle, sans pression d'un tiers privé ou institutionnel. L'ensemble des procédures rédactionnelles, en particulier leur caractère collectif, la multiplicité des contrôles qualité et l'exigence que les membres de la Rédaction n'aient aucun lien d'intérêt avec les firmes pharmaceutiques, mettent l'élaboration des synthèses Prescrire à l'abri de l'influence de ces firmes.
D'autre part, Prescrire est financée exclusivement par les abonnés, sans aucune publicité ni subvention, et est éditée par une association à but non lucratif, l'Association Mieux Prescrire, dont les comptes sont publiés chaque année dans chaque numéro de mars (2).
Recherche documentaire méthodique et approfondie. La recherche documentaire comporte notamment : le suivi prospectif d'une longue série de revues scientifiques spécialisées ; les consultations systématiques d'ouvrages de référence, de bulletins indépendants, de sites internet d'institutions du domaine de l'évaluation du médicament (agences du médicament européenne, étatsunienne, australienne, Commission de la transparence, National Institute for Health and Care Excellence britannique, etc.) ; les interrogations méthodiques de bases de données bibliographiques (bien au-delà de Medline), les interrogations systématiques des firmes pharmaceutiques pour obtenir des données sur leurs médicaments, en particulier des données non rendues publiques.
Sources
1- Prescrire Rédaction "Amélioration du service médical rendu (ASMR) : la Commission de la transparence n'est pas assez exigeante (suite)" Rev Prescrire 2015 ; 35 (382) : 570-576.
2- Prescrire Rédaction "Les finances de l'Association Mieux Prescrire : bilan de l'exercice 2023-2024" Rev Prescrire 2025 ; 45 (497) : 164-165.