Allègement ?

Certains patients atteints d'une maladie chronique qui prennent depuis longtemps plusieurs médicaments pour "contrôler" la maladie, s'interrogent parfois sur la nécessité de poursuivre leur traitement tel quel. Un allègement du traitement ne serait-il pas tout aussi efficace ? Voire préférable ? Supprimer un des médicaments pourrait réduire certains risques d'effets indésirables ou d'interactions médicamenteuses. Mais alléger un traitement efficace n'expose-t-il pas alors à d'autres risques ? Un rebond de la maladie, avec des séquelles irréversibles, plus de résistances aux traitements ultérieurs ? Quelles seront alors les options disponibles ? Par ailleurs, dispose-t-on en routine de moyens de suivi performants, fiables, pour se rendre compte à temps d'une moindre efficacité ou d'un autre danger ?

Ainsi, une bithérapie à base de dolutégravir + lamivudine (Dovato°) est proposée pour remplacer une multithérapie antirétrovirale chez des patients dont l'infection par le HIV est déjà sous contrôle avec une trithérapie (lire aussi "dolutégravir + lamivudine (Dovato°) et infection par le HIV"). L'évaluation initiale de cette bithérapie n'a pas montré de rebond de la charge virale à court terme, ni de signal inquiétant d'apparition de résistances. La mesure de la charge virale est un moyen simple de suivre l'infection, et elle est bien corrélée à l'évolution de la maladie. De plus, on dispose de diverses options thérapeutiques en cas d'élévation secondaire de la charge virale. Mais avec cette bithérapie, pas de données au-delà de 4 ans, ni de quantification des effets indésirables évités.

Face à la demande d'alléger un traitement efficace, un temps avec le patient est utile pour discuter des motifs et des risques, et aborder les questions qui restent sans réponse, sans exagération dans un sens ou dans un autre, mais en gardant à l'esprit le fardeau que représente parfois le traitement d'une maladie chronique.

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