Brexit

La sortie annoncée du Royaume-Uni de l'Union européenne implique que l'Agence européenne du médicament (EMA) quitte Londres.

Est-ce sous l'influence de la City, située à quelques stations de métro de ses bâtiments, que l'EMA évalue la balance bénéfices-risques des médicaments en vue d'une autorisation de mise sur le marché (AMM) européenne ? À voir certains rapports publics d'évaluation de l'EMA, la défense du commerce et des projets des firmes pharmaceutiques semble passer bien avant les intérêts des patients.

L'EMA accepte trop souvent une évaluation déficiente, quelques exemples d'actualité : absence d'essai versus traitement de référence pour la situation clinique (lire aussi "sécukinumab (Cosentyx°) et rhumatisme psoriasique") ; données trop parcellaires dans le dossier d'évaluation (lire idarucizumab (Praxbind°) dans le n° 393, pages 494-499) ; juste quelques données avec un test statistique significatif pour un traitement des douleurs neuropathiques qui commence par aggraver les douleurs (lire aussi "capsaïcine (Qutenza°) et douleurs neuropathiques diabétiques").

Et si le déménagement de l'EMA était l'occasion d'une véritable "refondation" ? Avec une politique d'abord au service des patients ; qui fixe pour objectif un examen rigoureux et indépendant de tous les aspects du dossier avant l'éventuel octroi d'une AMM, plutôt qu'un accès accéléré aux marchés avec des AMM fractionnées ; qui protège les patients par sa prudence avant l'AMM et par une pharmacovigilance dynamique non déléguée aux firmes ?

En somme, l'occasion de s'éloigner des intérêts financiers et de se rapprocher de ceux, vitaux, des personnes.

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