Chez les enfants, le diagnostic de syndrome d'hyperactivité avec déficit de l'attention est porté sur l'association de symptômes non spécifiques dont agitation motrice, déficit de l'attention et impulsivité. Ses limites sont floues. Ses conséquences sont sociales, scolaires et familiales.
Des techniques de thérapie comportementale semblent efficaces pour réduire les symptômes. Le méthylphénidate (Ritaline°), un amphétaminique psychostimulant, semble être une dernière option, chez les enfants dont le comportement reste très perturbé malgré une prise en charge non médicamenteuse.
Selon une synthèse qui a rassemblé les données de dizaines d'essais cliniques, l'évaluation du méthylphénidate chez des enfants et des adolescents souffrant d'un syndrome d'hyperactivité avec déficit de l'attention est de faible qualité. Selon ces données, au bout de quelques semaines de traitement, l'efficacité semble modeste sur les symptômes, la qualité de vie et le comportement scolaire.
Les effets indésirables à long terme n'ont pas été étudiés dans des essais comparatifs alors que le méthylphénidate est connu pour exposer à des effets indésirables graves cardiovasculaires et neuropsychiques.
En 2016 en France, environ 730 000 boîtes de méthylphénidate (Ritaline° ou autre) ont été remboursées pour 74 000 personnes, dont environ 62 000 jeunes âgés de moins de 20 ans. Le nombre de boîtes vendues est passé de 26 000 en 1996, à 220 000 en 2005, et à plus de 600 000 en 2014. Une augmentation inquiétante vue l'efficacité très limitée de ce médicament et ses risques établis.
Ces thèmes et beaucoup d'autres sont abordés dans un dossier spécial de 46 pages, "Médicamentation de la société : l'affaire de tous", publié dans le numéro d'août 2017 de Prescrire.
©Prescrire 1er août 2017
"Hyperactivité avec déficit de l'attention - Ne pas banaliser le méthylphénidate" Rev Prescrire 2017 ; 37 (406) : 592. (pdf, réservé aux abonnés)