Un examen avec inspection de la vulve, examen au spéculum du vagin et du col de l'utérus et toucher vaginal est parfois proposé systématiquement.
Des synthèses des données publiées n'ont pourtant pas recensé d'étude montrant un bénéfice sur des critères cliniques pour des femmes sans risque particulier et sans symptôme gynécologique : ni bénéfice lié aux cancers gynécologiques ou pelviens (dépistage du cancer du col exclu), ni bénéfice lié à des affections non cancéreuses. Le dépistage des vaginites bactériennes peut être effectué à partir de prélèvements vulvovaginaux effectués par les femmes elles-mêmes.
Comme tous les dépistages, l'examen au spéculum et le toucher vaginal exposent à des résultats faussement négatifs qui rassurent à tort. Ils exposent à des faux positifs et à des diagnostics par excès qui conduisent à des examens et à des traitements inutiles, dont des interventions chirurgicales. Selon plusieurs études, ces gestes sont à l'origine de douleurs, de craintes, d'anxiété, de sensations d'inconfort et de gêne chez 10 % à 80 % des femmes. Cela nourrit des réticences des femmes à solliciter des soins, conduisant parfois à ne pas traiter une infection sexuellement transmissible, à ne pas pratiquer de dépistage du cancer du col ou à ne pas mettre en place une contraception.
Le dépistage du cancer du col de l'utérus est à proposer aux femmes âgées de 25 à 65 ans, tous les 3 ans après deux premiers frottis normaux effectués à un an d'intervalle.
©Prescrire 1er juillet 2017
"Examen gynécologique pelvien. Pas de toucher vaginal systématique en l'absence de symptôme" Rev Prescrire 2017 ; 37 (405) : 528-529. (pdf, réservé aux abonnés)