Chez les femmes ne voulant pas ou ne pouvant pas allaiter leur enfant, se pose la question du soulagement de l'inconfort mammaire lié à la montée laiteuse.

Selon les résultats d'essais cliniques, la bromocriptine (Parlodel° ou autre) est plus efficace qu'un placebo pour freiner la montée de lait, réduire les douleurs et l'engorgement qui survient parfois dans les premiers jours suivants l'accouchement. Mais la bromocriptine expose à des effets indésirables, rares mais graves. Ces effets indésirables graves surviennent parfois dès les premières doses : hypertensions artérielles, infarctus du myocarde, accidents vasculaires cérébraux, hallucinations, convulsions.

Fin 2014, suite à une réévaluation de l'Agence française du médicament (ANSM) et du Comité européen de pharmacovigilance (PRAC), la Commission européenne a restreint l'indication de la bromocriptine dans l'inhibition de la lactation aux situations où l'allaitement doit être arrêté pour des causes médicales.

La cabergoline est aussi efficace que la bromocriptine, dont elle partage les mécanismes d'action, pour inhiber la montée laiteuse. Il n'est pas démontré que la fréquence d'effets indésirables graves avec la cabergoline soit moindre qu'avec la bromocriptine.

Face au risque d'inconfort temporaire lié à la montée de lait, il n'est pas raisonnable d'exposer les femmes à la bromocriptine, à la cabergoline ou un médicament apparenté.

Même si elles ne sont peut-être pas toujours suffisantes pour soulager totalement les femmes, des mesures non médicamenteuses telles que le port d'un soutien-gorge par exemple peuvent aider. Le paracétamol, un antalgique non spécifique de balance bénéfices-risques acceptable, est le médicament de premier choix.

©Prescrire 1er avril 2015

"Inhibition de la montée laiteuse : la cabergoline est-elle une alternative à la bromocriptine ?" Rev Prescrire 2015 ; 35 (378) : 315-316. (pdf, réservé aux abonnés)