En septembre 2011, l'Agence européenne du médicament (EMA) a recommandé de contre-indiquer l'utilisation des suppositoires à base de terpènes chez les enfants de moins de 30 mois, et chez les enfants ayant des antécédents d'épilepsie, de convulsions ou souffrant de lésions de l’anus ou du rectum.
Les terpènes comprennent des substances à la toxicité documentée : le camphre, l’eucalyptol, le menthol, le lévomenthol, les huiles essentielles d’eucalyptus, de niaouli, de cajeput, de menthe ; et d’autres substances à la toxicité moins bien cernée : terpinéol, terpinol, thymol, alpha-pinène, bêta-pinène, eugénol, linalol, carvacrol, huiles essentielles de pin, de sapin, de térébenthine, d’anis, de badiane, de serpolet, de girofle, de cèdre.
En France, le retrait du marché de quatre suppositoires commercialisés depuis plus de 40 ans est annoncé pour février 2012 : Bronchodermine nourrissons°, Bronchorectine au citral nourrissons°, Trophirès nourrissons°, Trophirès composé nourrissons°.
En pratique, les terpènes, quelle que soit leur voie d'administration, n'ont pas d'efficacité clinique prouvée dans le traitement des affections bronchiques aiguës bénignes, notamment la toux. Mais ils exposent les enfants à des troubles neurologiques, en particulier des convulsions ; et, pour les suppositoires, à des lésions locales de l'anus ou du rectum potentiellement graves.
Ils sont à bannir et doivent disparaître des pharmacies familiales.
©Prescrire 1er février 2012
"Terpènes dans les suppositoires : contre-indiqués en dessous de l'âge de 30 mois" Rev Prescrire 2012 ; 32 (340) : 107. (pdf, réservé aux abonnés)