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Pour mieux soigner, des médicaments à écarter : bilan actualisé

Pour la quatorzième année consécutive, Prescrire publie un bilan des médicaments à écarter pour mieux soigner (1,2). Ce bilan recense de manière documentée des médicaments plus dangereux qu'utiles, avec pour objectif d'aider à choisir des soins de qualité, de ne pas nuire aux patientes et aux patients et d'éviter des dommages disproportionnés. Il s'agit de médicaments (dans de rares cas, seulement une forme ou un dosage particulier) à écarter des soins dans toutes les situations cliniques dans lesquelles ils sont autorisés en France ou dans l'Union européenne.

Acide bempédoïque (NILEMDO°) ou acide bempédoïque + ézétimibe (NUSTENDI°), en prévention cardiovasculaire

Pas de preuve de progrès clinique par rapport à d'autres hypocholestérolémiantsChez les personnes à risque élevé d'accidents cardiovasculaires, la prévention repose d'abord sur des mesures autres que médicamenteuses : régime alimentaire de type méditerranéen, activité physique, arrêt du tabac, etc. (1,2)

Trastuzumab emtansine (KADCYLA°) et certains cancers du sein, après traitement néoadjuvant par trastuzumab + chimiothérapie et chirurgie

Chez les femmes ou les hommes ayant un cancer du sein non métastasé, la chirurgie d'exérèse est le traitement de référence. Quand les cellules tumorales surexpriment à leur surface la protéine HER-2, un protocole chimiothérapie + trastuzumab (un anti-HER-2 ; Herceptin° ou autre) après la chirurgie (traitement dit adjuvant) allonge la durée de vie. L'association chimiothérapie + trastuzumab est parfois proposée avant la chirurgie (traitement dit néoadjuvant), avec poursuite du trastuzumab seul après la chirurgie, mais sans efficacité démontrée pour allonger la durée de vie par rapport à une chimiothérapie seule en néoadjuvant (1à4)

Lamotrigine in utero : des conséquences mieux cernées

Depuis plusieurs années, nous actualisons régulièrement les données disponibles sur les risques de malformations et sur les effets à long terme liés à l'exposition in utero à tel ou tel antiépileptique, notamment l'acide valproïque, la prégabaline, la gabapentine, la carbamazépine, le topiramate, le lévétiracétam, la lamotrigine (1à4). En 2019, la lamotrigine, pour laquelle les données étaient les plus nombreuses, semblait être l'antiépileptique le moins tératogène. À une dose inférieure à 300 mg par jour, la fréquence des malformations congénitales majeures semblait proche de celle observée chez les enfants nés de femmes non épileptiques. Par rapport à l'acide valproïque à la dose de 1 500 mg par jour, le risque tératogène avait été estimé environ 3 fois moindre (1). À long terme, l'exposition in utero à la lamotrigine semblait augmenter les troubles du développement neuropsychique : environ 1,6 fois plus de troubles précoces du développement et 9 fois plus d'autismes et de dyspraxies avec la lamotrigine que chez les enfants non exposés. Ces effets semblaient cependant moins fréquents qu'avec les autres antiépileptiques (1)