Revue Prescrire, article en une, psoriasis des adultes novembre 2005
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Psoriasis des adultes :
des rémissions, mais pas de traitement définitif

 
Aucun traitement connu n'assure de guérison définitive du psoriasis. Certains médicaments exposent à des effets indésirables parfois graves. Le choix du traitement doit être discuté avec le patient.
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Psoriasis des adultes
Rev Prescrire 2005 ; 25 (266) : 751-762.
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L'éfalizumab vu d'ailleurs
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Le psoriasis est une affection cutanée chronique. Parmi les différentes formes cliniques, le psoriasis en plaques est la forme la plus fréquente chez les adultes. Il se présente alors sous la forme de lésions érythémateuses bien délimitées, recouvertes d'une couche squameuse blanchâtre et sèche, légèrement en relief.

Le psoriasis pustuleux généralisé et le psoriasis érythrodermique sont des formes graves, mais elles sont exceptionnelles.

L'évolution naturelle du psoriasis en plaques est peu prévisible : les lésions, plus ou moins étendues, peuvent persister plusieurs années, émaillées de rémissions, de régressions ou d'aggravations. Les complications sont rares : un lien entre cancers essentiellement cutanés et sévérité du psoriasis a été évoqué, mais il est difficile de faire la part de l'influence des traitements du psoriasis. Certains médicaments peuvent aggraver le psoriasis.

Aucun traitement connu n'assure de guérison définitive du psoriasis.

Parmi les traitements symptomatiques, les produits pour application cutanée sont à utiliser en première intention dans les formes légères à modérées. Parmi les produits cosmétiques, on dispose d'émollients dont l'effet est principalement de lutter contre la sécheresse cutanée.

Les substances médicamenteuses utilisées en application cutanée sont variées : acide salicylique, dithranol, dermocorticoïdes, dérivés de la vitamine D, rétinoïdes de synthèse.

Chaque classe médicamenteuse expose à des effets indésirables : l'acide salicylique, le dithranol, les dérivés de la vitamine D et le tazarotène en application cutanée sont des substances irritantes. Les dermocorticoïdes exposent au risque d'atrophie cutanée, de télangiectasies, de dépendance ; et aussi au risque de glaucome et cataracte en cas d'usage prolongé au niveau des paupières. Les dérivés de la vitamine D à dose élevée exposent au risque d'hypercalcémie.

En cas d'échec ou selon l'étendue ou la gravité des lésions, une photothérapie est à envisager, par puvathérapie (sensibilisation aux UV A par un psoralène) ou par UV B. Le risque de cancer cutané est l'effet indésirable le plus fréquent des photothérapies, mieux documenté pour la puvathérapie.

Les traitements par voie générale, dont certains immunodépresseurs, sont proposés en dernier recours, du fait de leurs effets indésirables graves, en ayant pris soin d'exposer aux patients les risques et les incertitudes concernant la durée de l'éventuelle rémission. On dispose d'un recul certain pour plusieurs de ces traitements, ce qui permet de mesurer l'importance de leurs effets indésirables : méthotrexate, acitrétine, ciclosporine, et recul moindre pour l'étanercept. On ne dispose d'aucun recul pour l'éfalizumab qui semble avoir des effets indésirables graves.

©La revue Prescrire 15 novembre 2005
Rev Prescrire 2005 ; 25 (266) : 751-762 (93 références).